Mon article « Desesperate Housewives, la vie dorée (ou pas) des femmes d’expatriés » a généré un nombre de visites et de commentaires dont je n’ai pas l’habitude.

Caricatural, il donne une image pas très lisse ni toujours flatteuse des femmes qui ont suivi leur conjoint parti travailler dans un pays étranger.

Même si certains commentaires ont été dans le sens du post… on m’a fait remarquer avec justesse que ce portrait est surtout valable pour les expatriations en Asie et en Afrique, qu’ailleurs la vie est confortable mais que les familles ne bénéficient pas de personnel de maison et de luxe.

Les femmes d’expat qui ont réagi, comprennent l’image qu’elles renvoient et savent qu’elles ont la chance de vivre une belle expérience mais veulent apporter quelques nuances à ce regard qu’on porte sur elles. Elles répondent.

 

Droit de réponse.

 

J’ai écrit : Elles s’ennuient !

  • « Mais il ne faut pas oublier que ces femmes « oisives » n’ont souvent pas choisi leur destination et qu’à cause des déplacements fréquents de leur mari, il leur est très difficile d’avoir une véritable activité professionnelle prenante. » Delphine
  • « …pas si simple : plaquer son boulot pour vivre au crochet de son mari, ce n’est pas rien actuellement. Nos maris triment au boulot, les femmes triment un peu moins, certes, mais gèrent les galères du quotidien… et en inde, je peux dire qu’il y en a un paquet. » Soma
  • « …grâce à ces expats nombre de services se développent: je pense à de nombreux cours qu’elles donnent pro bono, implication environnementale, etc. » Caroline
  • « …il y a certaines choses vraies (et qui m’énervent), pour autant pas sûre qu’elles soient liées à l’expat, tu vas dans le 16ème avec des femmes qui ont de l’argent, du personnel, qui ne bossent pas, à mon avis, c’est pareil … » Lilibulle

J’ai écrit : Elles râlent !

  • « On se plaint en France, pourquoi n’a-t-on pas le droit de se plaindre aussi ailleurs ? » Soma
  • « Bon, par contre moi je ne pense pas être une affreuse râleuse …un peu bien sûr mais pas plus que mes copines en France ;) » Nath
  • « …râler sur la nourriture, certes mais finalement la première chose qui te manque à l’étranger c’est la nourriture et même si tu penses que tu n’es pas si centrée sur la nourriture, ça te manque … » Lilibulle   (Note Sylvie : Les 5 produits français  qui me manquent …)

J’ai écrit : Elles traitent mal leur personnel !

  • « Son jardinier (qu’elle rémunère grassement) vient surtout pour lui raconter le brésil et l’aider dans la langue. Elle n’a pas de femme de ménage. » Lavie d’la mouette

J’ai écrit : Elles n’apprennent pas la langue du pays. Elles ne fréquentent que le cercle fermé des expats.

  • « Pour l’apprentissage des langues, je crois que cela dépend: celles qui bougent souvent, au bout de quelques fois se lassent d’apprendre la langue du pays. » Caroline
  • « Juste pour répondre sur le sujet de la langue et du fait de ne pas « se mélanger » aux « locaux », comme on dit, ce n’est pas si simple que ça … Apprendre une langue étrangère n’est pas aussi facile qu’on le pense quand on est de l’autre côté de la barrière, ça prend des années et encore, moi, j’ai la chance de vivre dans un pays anglophone, je n’imagine même pas devoir apprendre le Japonais ou le Chinois … Quant à se lier avec les gens du pays, bizarrement ça semble facile quand on n’y est pas, mais dans la réalité ça ne l’est pas tant que ça, notamment à cause de la langue mais pas seulement ! » Nath
  • « c’est vrai que les femmes d’expats ont tendance à se « regrouper », parce qu’il n’est pas toujours facile de vivre loin de ses racines, de ses amis, de sa famille, de sa culture, donc c’est rassurant et réconfortant de retrouver des gens qui viennent du même endroit et vivent la même chose. » Nath

J’ai écrit : Et en plus elles se plaignent !

  • « Beaucoup de femmes d’expat (comme si elles n’étaient pas expat elles mêmes) dépriment: elles ne sont que le +1 de leur maris, sont en général pas reconnu, tout ce qu’elles ont elles le doivent à leur maris, visas inclus, souvent elles n’ont pas le droit de travailler, alors heureusement qu’il leur reste le droit de se plaindre. » Mariel
  • « Ma meilleure amie est fille d’expat’, elle est née en Indonésie, puis a laissé ses copains à 7 ans pour la Lybie, puis a porté le voile aux Emirats Arabes Unis, puis se retrouve seule à la Fac à Paris à 20 ans ….Avec ses parents à Bali ! Bref, humainement pas si facile ! » Magikyaya

 

Les blogs des expatriées du bout du monde

(enfin, c’est où le bout du monde ?!)…

Aujourd’hui pour me faire pardonner mes égratignures, je mets à l’honneur quelques blogs de ces expatriées dont je suis les aventures avec grand plaisir.

Allez-les lire, et vous découvrirez les joies, les peines, la vie quotidienne, les bons plans de ces blogueuses de l’étranger.

 

 

 

Cet article a 23 commentaires

  1. Magikyaya

    J’aime l’ouverture d’esprit de ton blog, d’avoir mis en avant l’expérience réelle de celles qui vivent loin de la France. Et puis ça fait du bien de casser les préjugés et le côté colonialiste bobo-nantis que le commun des mortels seraient tentés d’avoir! Merci aux expat’s d’avoir donné leur point de vue en toute simplicité !
    Bonne journée, nuit, après-midi à toutes (décalage horaire oblige!)

  2. Lucie

    C’est très intéressant de voir comment c’est pour une femme d’expat’, différent d’être « expat célibataire », ça ne doit pas être facile d’être dépendante de son mari surtout pour une femme qui était « active » avant. Sinon, tu as quelque chose sur les hommes/maris expats qui dépendent de leur femme à tout hasard? Ce serait intéressant d’avoir des retours, s’il y en a…

  3. La Ptite Lilie

    Bon … Je n’avais pas vu ton premier article et j’ai donc fait les choses dans l’ordre, j’ai lu le premier et ensuite celui-ci …

    Je suis femme d’expat, à Tahiti depuis presque 1 an maintenant, j’ai tout quitté pour le suivre. 1 monde qui n’est pas le mien : je n’ai JAMAIS évolué avec d’autres femmes de militaires. J’ai quitté un travail dans lequel je m’accomplissais et où, je gagnais bien mieux ma vie que lui. J’ai quitté mes amis pour l’inconnu, et acceptée d’être seule aussi pendant qu’il part en mission. Je ne travaille pas par choix (et je pense qu’il est important de le préciser), j’ai bien droit à mes 2 ans de vacances 😉 (allez y ralez lol !!)

    J’ai bien ri des « clichés » donnés des femmes d’expat 🙂 Bien sur qu’il y en a toujours pour se plaindre et n’être jamais contentes et bien sur, les gens étant en france et pas expat se demandent bien pourquoi et de quel droit, elles se permettent de se plaindre justement, elles au bout du monde, etc etc …
    J’en rencontre un paquet des femmes qui se plaignent et qui ne se rendent pas compte de la chance qu’elles ont. ben oui, mais.. n’y a t’il pas des femmes et des hommes (soyons pas sexistes!) qui se plaignent de leur conditions enFrance, qu’ils seraient bien mieux ailleurs, etc etc, des gens qui se plaignent, y’en a partout 😉 C’est un fait!

    Quand à se « mélanger » à la population, je vais te donner mon point de vue et l’expérience que je peux en faire ici. Il n’est pas difficile de se mêler à la population « en surface », genre au marché, se taper la discut, rigoler à un bar, partager des moments sympas en sortie… Mais en ce qui concerne des « relations durables », là, il y a un plus gros point important à soulever : nous ne sommes là que pour une durée donnée et beaucoup de locaux ne s’intéressent donc pas plus que ça à nous et pour cause.

    Ils savent que nous ne serons la que pour 2 ans, ils en ont marre de s’attacher à des personnes qu’ils ne reverront jamais… Et je parle en connaissance de cause puisque ce sont des Tahitiens avec qui j’ai discuté qui me l’ont dit sans passer par 4 chemins. Alors, quand tu sais ça, tu comprends un peu mieux pourquoi les expats restent entre eux ! Mais heureusement y’a des toujours des exceptions 🙂

    Après, nous ne sommes pas tous des nantis !! Je n’ai pas de femmes de ménage, pas de jardinier, parce que pas de jardins d’ailleurs (!), je dois me battre avec les administrations françaises pour faire reconnaitre qui je suis. Je ne suis que l’ombre de mon mari ici. Pour la marine, je suis l’épouse, la femme, la bonne à tout faire. eh oui, réjouissant hein? Je suis passée d’un statu de nana hyper active à nana qui se la gratte .. Par choix certes, mais cela n’empêche pas que des fois ça reste difficile 😉

    Après attention, moi je suis super heureuse et la première à remettre à leur place celles qui me disent qu’elles seraient bien mieux en France etc etc. Parce que j’aime ma vie ici, je vis une expérience unique et je me rends compte de la chance que j’ai.

    Le retour sera difficile, il faudra retrouver un travail, un logement, etc etc .. Avec la question des employeurs : « oui mais vous avez suivi votre mari, qu’est ce qui nous prouve qu’il ne va pas être muté à nouveau dans 1 an ou 1 ans et vous avoir embauché à la place d’un(e) autre qui ne risque pas de partir » Que répondre à ça?

    Et encore, je n’ai pas d’enfants donc pour moi, c’est la belle vie. Mais toutes les familles autour de moi, où les enfants sont élevés uniquement par la mère parce que papa ou inversement (oui oui, y’a aussi des mecs qui suivent leurs femmes!), eh bien, ce n’est pas aussi facile que ça. Alors, oui c’est vrai, tu sais dans quoi tu t’embarques quand tu te mets en couple avec une personne qui part souvent (mais peut on vraiment contrôler qui on aime ??) mais ça ne veut pas dire que la vie est facile tous les jours 😉

    Bref, tout ça pour te dire de ne pas mettre tout le monde dans le même panier .. Devenir femme de au lieu de « je », c’est pas facile tous les jours. J’ai mis beaucoup de temps à accepter de dépendre financièrement de mon mari.

    Bon sinon, demain je vais plonger et dans 2 semaines, je suis à Hawaii … Je te mettrais plein de photos 😉 Ma vie est trop dure !!

    Désolée pour le pavé mais ça m’a fait réagir !!

  4. Soma

    Moi aussi, j’aime ton blog & te remercie pour ton écoute, ton ouverture d’esprit !
    Je sais que c’était plus un clin d’oeil & une taquinerie…
    Je vais essayer de pondre mon petit droit de réponse qd mm 😉
    Bisous Sylvie !

  5. Armelle

    Je ne suis pas surprise des réactions et du volume de visites ou de coms que tu as du avoir. Quand on écrit un billet un peu polémique on s’expose effectivement un peu et je trouve très original et interessant, ce droit de réponse que tu livres ce matin. Expat, c’est un statut particulier et je lis moi aussi pas mal de blogs tenus par certaines d’entre elles. Tout ce que tu livres perle malgré elles au travers leurs mots. J’avoue, cela ne doit pas être facile de vivre pour les raisons professionnelles de son époux loin de son pays, de sa famille, de ses habitudes. Et même simplement en province car j’ai cru lire un jour le simple blues des femmes de gendarmes.
    Bises

  6. Au risque de paraitre un peu « reche », je dirais que l’article precedent, que je viens de lire, assemble un joyeux bouquet de cliches tres repandus et un tantinet lassants. Je rejoins les commentaires de Mariel (sur le precedent) et de La Ptite Lilie sur celui-ci. Il y a des femmes (et des hommes, de grace, arretons de categoriser les « femmes de » !) qui se plaignent de tout, expat’ ou non, J’en ai connu en Nlle Caledonie, a la Reunion, j’en croise en Australie aussi. Et je les fuis ardemment. Mais j’en croisais egalement a Bordeaux, a Montpellier ou Marseille. Et fuyais alors tout aussi vite. Il s’agit juste d’un etat d’esprit, pas d’un trait inherent a l’expatriation. Et heureusement !
    Je ne me considere pas comme expat’, je vis juste dans un autre pays. Je ne suis pas femme de : chez nous, c’est monsieur qui a suivi mais il ne me viendrait pas a l’esprit de le designer comme +1 (un des avantages des visas de travail en Australie ou en Nlle Zelande par rapport a ceux des US, par exemple : le conjoint est considere a part entiere et non pas uniquement pour son statut de conjoint de), c’est tellement restrictif, tellement normatif aussi. Notre depart a ete un choix, ce n’est pas toujours le cas, certes. Mais je crois que, choix ou mutation imposee, il s’agit surtout, comme je le disais plus haut, d’un etat d’esprit. Qui veut se plaindre, raler et ne pas faire l’effort de s’integrer (car oui, il faut du temps et un minimum d’energie pour s’integrer), se plaindra, ralera, ne s’integrera pas et se plaindra encore un peu plus. Qui veut etre curieux et apprendre, apprendra… Plus ou moins facilement, plus ou moins rapidement, mais il ou elle apprendra ! Le constat est peut-etre un peu brut mais pour avoir beaucoup bouge, je le crois tout a fait exact.
    He bien ! C’etait un pave aussi… Le sujet est sans doute un peu touchy pour moi aussi ^^

  7. c’est hyper intéressant d’avoir les avis des femmes expats en réponse à ton article. un prochain article sur ces femmes qui ont décidé d’elles-même partir vivre au bout du monde à venir ? 😉 (je serai curieuse de lire les récits d’expérience 🙂 ) des bises 🙂

  8. Luce@jeu 3d

    J’avais raté le billet précédent et c’est assez marrant cette polémique 🙂 Pour ma part je suis expat en Allemagne mais je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer ce type de personne… J’ai suivi mon petit-ami allemand de retour dans son pays mais je travaille et j’apprends activement la langue. J’imagine que l’on ne peut pas classer aussi facilement tout le monde 🙂

  9. Mili

    J’aime beaucoup ton article et sa suite…
    Je ne suis pas femme d’expatriée, je me suis expatriée « par choix » aux Pays-Bas mais j’ai eu l’occasion de rencontrer des femmes d’expats et même si je n’aime pas les clichés, ton premier article n’était pas si loin de l’image qu’elles dégageaient. Heureusement, tous les expats ne sont pas comme ça!
    Ton article en tout cas m’a donné envie d’écrire un article sur mon expérience d’expat 🙂

  10. Lucie

    Merci beaucoup pour le link ! Même si je ne suis pas une femme d’expat mais plutot une aventurière solitaire ^^
    j’ai beaucoup aimé ces deux articles, et comme l’ont souligné les autres, l’ouverture d’esprit avec laquelle tu les as écrits. Bravo, continue comme ça 🙂

  11. Sylvie

    Merci Magikyaya.

  12. Sylvie

    Bonne idée ! Appel à témoignage d’hommes qui ont suivi leur compagne partie travailler à l’étranger….

  13. Sylvie

    Merci d’avoir pris le temps d’écrire ce long témoignage. Il est très intéressant. Particulièrement sur le fait de bien mettre en évidence que tu es de passage à Tahiti et que ce statut complique l’intégration. Bonnes vacances à Hawaï !

  14. Sylvie

    Très bonne idée ton article « droit de réponse » !

  15. Sylvie

    Merci pour ton commentaire. Moi, j’ai été très surprise de toutes ces réactions à un article caricatural et léger ! Bon rétablissement. Bises

  16. Sylvie

    Merci pour ton témoignage. La situation du Monsieur qui suit, est plus rare … dommage d’ailleurs !
    Je suis votre blog et je n’ai effectivement pas l’impression que tu t’ennuies, râles ou te plains ! Chaque situation est unique (c’est pourquoi, j’aime faire des interviews) et dès qu’on généralise, les clichés apparaissent.

  17. Sylvie

    Merci. J’aime bien aussi les interviews. Si tu pars vivre au Sri Lanka, tu nous raconteras 🙂 Bises

  18. Sylvie

    Heureusement que tout le monde ne rentre pas dans les cases ! Merci de le dire.

  19. Sylvie

    Étant données toutes les réactions suscitées par cet article, je pense qu’un article sur ton expérience devrait intéresser beaucoup de monde. Si tu veux témoigner sur mon blog, je te fais une place avec plaisir !

  20. Sylvie

    Merci Lucie. Je reviens bientôt vers toi pour t’interroger sur les Erasmus !

  21. Mili

    Avec plaisir 🙂
    Je suis partie en Erasmus en Norvège et ensuite partie etudier (et suis restée) aux Pays-Bas.

  22. Lolaz

    Pour ma part, ca fera trois ans aux Etats Unis. Je suis femme de, et je n’ai pas le droit de travailler a cause du visa. Je n’existe pas aux Etats Unis, et nous n’existons plus vraiment pour la France non plus, donc je suis un fantôme :p
    La première année, je n’ai rien fait de spécial. Pas le permis, un anglais bancale, personne sur place, mais c’était tellement le rêve par rapport à ma vie en France que j’ai profiter a fond de mon moral retrouvé 🙂
    Ensuite j’ai pris des cours d’anglais dans un lycée, j’ai commencé a me faire des amis, surtout via mon blog.
    Là je fais partie d’une association d’accueil de français et je rencontre des expat a la vie dorée, des mères de familles avec des villas de rêve. Pour certaines, je les connaissais avant d’aller chez elle, et j’étais très surprise de voir leur cadre de vie! Pour la plupart jamais je n’aurai imaginé qu’elles étaient aussi aisées… Elles ne se plaignent jamais, sont contentes d’avoir quelques années de pause professionnelle, peuvent voir leurs enfants et partager cette expatriation avec eux etc…

    Donc non, l’article précédent ne ressemble EN RIEN a ce que j’ai pu voir. Par contre je sais que nos amis en France s’imaginent qu’on gagne beaucoup d’argent alors qu’on galère. Ils s’imaginent beaucoup de choses qu’on a arrêté de justifier…

  23. Sylvie

    Merci pour le partage de ton expérience. Je lis ton blog avec grand plaisir. La vie rêvée n’existe ni en France ni au bout du monde…

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