Une vaste question à laquelle je ne vais pas pouvoir répondre !  Je lance quelques pistes et j’attends vos témoignages !

Comment définir nos racines ? 

Le dictionnaire parle d’un lien solide, d’une attache profonde à un lieu ou à un groupe de personnes.

Communément, lorsqu’on parle de nos racines, on parle souvent de la région dans laquelle on a vécu enfant, ou de la ville berceau de notre famille. On se crée aussi des racines plus volontaires une fois adulte en choisissant un lieu de vie. Alors comment fait-on lorsqu’on a le voyage pour mode de vie, ou lorsqu’on est expatrié chronique (en changeant de pays régulièrement) ? On perd ses racines, on s’en crée d’autres ?

Quelles racines se construisent les enfants qui changent régulièrement de pays, de régions ?

Cet article d’Isabelle de Fromsidetoside m’a interpellé. Elle et sa famille sont expatriés aux États-Unis (après la Suisse, le Maroc, Taïwan). Elle y évoque un texte très émouvant, écrit par sa fille, qui parle de l’expatriation, de leur vie dans plusieurs pays et de ses racines en France.

C’est certainement difficile de vivre des déménagements successifs perçus comme des déracinements pour les enfants. Cependant, je crois qu’ils apprennent à s’adapter, et trouvent leurs racines dans leurs origines, dans les liens familiaux  peut-être plus sûrement que dans un endroit précis.

A-t-on besoin de racines ?

Oui, il me semble que c’est important de connaître le passé pour se construire, de savoir d’où l’on vient. Pour moi, ça signifie surtout la connaissance de son histoire.Mais pour beaucoup, c’est dans un lieu que sont enfouies leurs racines.

Fabrice, d’Instinct Voyageur, dont les voyages occupent la vie depuis 15 ans, raconte dans cet article combien il reste attaché au village de son enfance tout en continuant à rêver d’ailleurs. On peut être un grand voyageur et resté très lié à ses racines.

C’est un sujet qui n’est pas seulement individuel, il  intéresse les collectivités. Une association a créé un site racinessud.com pour accompagner les languedociens expatriés dans le monde pour maintenir un lien privilégié avec leur région et les aider pour un éventuel retour. Il en existe probablement d’autres dans d’autres régions.

Personnellement, j’ai beaucoup déménagé (une bonne dizaine de fois ces 25 dernières années) et ne suis pas particulièrement attachée aux endroits où j’ai vécu, alors j’ai élu le lieu de mes racines dans un département dans lequel je n’ai jamais vécu, berceau de ma famille.

C’était mon billet du défi du jeudi sur le thème « racine » choisi par  SysyintheCity et Macyma !

Expatriés, voyageurs au long cours, je suis curieuse de connaître vos réactions. Je mettrai volontiers les liens vers vos articles si vous en écrivez sur le sujet.

En voilà quelque-uns :

Cet article a 27 commentaires

  1. Je me suis longuement posé cette question avant d’accepter notre expatriation. Qu’en est-il si dans deux ans, on sera amenés à changer de pays, de vie, d’habitude ? Et bien maintenant que je vis en expatriée, je trouve que la racine se trouve surtout dans le fait qu’on vit cette expatriation en famille. On ne se sent pas perdus car nos repères les plus essentiels sont là (papa, maman, enfants). De même, je parle souvent avec mes enfants, et eux font très bien la différence entre leur pays et leur pays d’adoption. Ils ont toujours leurs amis là-bas, ils disent d’ailleurs « chez nous » en parlant de la France, mais ils n’en aiment pas moins leur pays d’adoption. Je leur pose la question, si dans un an on changera de pays, vous aimerez ? Leur réponse était spontanée « mais on passe nos vacances en France hein, chez nous ». Pour ma part néanmoins, je préfère privilégier les voyages dns le cadre de vacances et de poser les valises dans un endroit et y rester assez longtemps pour ne pas donner ce sentiment de toujours sur le départ. Il y a un juste milieu à trouver.

  2. French Lily

    Un questionnement intéressant et qui me touche de près. Tout comme Corinne, pour nous les racines sont familiales. Notre « petite » famille. Famille de militaire, avec des déménagements aux 2 ans, nés au Québec mais sachant que nous n’y retourneront jamais, nous devons faire pousser nos racines ailleurs.

    Nous conservons notre fierté et notre histoire de Québécois, canadien-francophone, une réalité que nos transmettons à nos enfants même s’il n’y auront vécu physiquement que très peu de temps. Mais le coeur, les racines sont au creux de notre nid, entre nous 4.

    J’avais moi aussi publié une réflexion sur le sujet, abordant surtout la question immobilière si chère à plusieurs :
    http://www.frenchlily.com/2013/01/16/where-is-home/

  3. Alex

    Vraiment une question très intéressante. Je ne me la suis jamais vraiment posée, ni n’ait réfléchi à ce thème car pour moi, mes racines restent en France, la ville où j’ai grandi, même si je ne me vois plus vivre là-bas. Ca reste mon point d’ancrage.

    J’aimerais bien développer mon propos, mais j’aurais peur d’y mélanger la notion d’Identité. Penses-tu que cette notion est à distinguer?

  4. manue

    Je pense que comme demande Alex, la notion d’identité, est toute a fait relier a nos notions de racines…J’ai écris 2 petits articles tentant de répondre a cette questions de racines que je me suis souvent posée: http://organikart.blogspot.fr/2013/05/racines.html
    Merci pour l’inspiration et bonne journée 🙂

  5. Amy

    Salut Sylvie,

    Je pense qu’avoir deux cultures et deux racines permet d’être plus ouvert et d’accepter plus la nouveauté. Mais il vaut mieux ne pas trop bouger pendant l’adolescence, parce qu’on a besoin d’appartenir à un groupe et avoir deux racines et deux cultures peut être déstabilisant à ce moment là.

    Amy

  6. labonoccaz

    coucou
    pas simple en effet, entre racine et identité, pas simple même en ayant jamais habité hors de france mais en ayant tout simplement déménagé du nord ouest pour le sud…. bisous

  7. Sylvie

    Tu me fais penser à notre voyage autour du monde en famille, où les liens familiaux se resserrent face à un monde inconnu. Dans l’expatriation, c’est équivalent, le groupe familial est important pour s’adapter à la nouveauté, pour retrouver sa culture, et ses souvenirs communs.

  8. Sylvie

    J’aime beaucoup ton idée des racines familiales. Je la partage.
    Je mets ton article en lien car il répond tout à fait à mes questions. Merci.

  9. Sylvie

    Je pense que nous construisons notre identité grâce à nos racines, à l’histoire de notre famille, donc tout est lié, non ?

  10. Sylvie

    Merci Manue. Tes articles sont très intéressants. Je mets les liens dans mon post.

  11. Sylvie

    Bonjour Amy et félicitations pour ton blog ! Je crois que c’est une chance de se construire avec deux cultures. Tu vas avoir de belles et nombreuses racines pour ta vie d’adulte.

  12. Sylvie

    Tu as raison, j’ai aussi déménagé dans le sud et la culture est bien différente ! Bises

  13. Ouah et avec cela j’allais presque oublier le défi : je me lance et je suis touchée que tu aies pris le texte de ma grande puce comme exemple : chaque fois que je le lis, j’en ai les larmes aux yeux …

  14. manue

    Merci Sylvie! Nous construisons notre identité, donc peut être que c’est a nous aussi de construire nos racines! après tout une bonne vie de famille ou même entre amis, ça se travail.
    Bon réflexions tout ça, merci!

  15. Soma

    Mes parents, d’origine cambodgienne, ont quitté le pays, leur pays en 1973 à l’arrivée des Khmers rouges. Installés en France depuis, maman m’a dit un jour :
    « je n’ai plus de pays… La France, ce n’est pas mon pays. Le Cambodge n’est plus mon pays ».
    Elle se sent apatride…

  16. MaCyMa

    Mes racines sont dans un endroit que je ne connais quasiment pas. J’y vais très très rarement et seulement un jour ou deux, pas de quoi apprendre réellement de cet endroit et des ces gens. Mais ce sont mes racines, là ou on vécu mes ailleux, mes parents… on me raconte des histoires, des centaines et des centaines.

  17. French Lily

    Merci Sylvie 🙂
    Très intéressant aussi les nouveaux commentaires sur l’identité versus les racines! Ça pousse la réflexion 🙂

  18. Sylvie

    Un très joli texte !

  19. Sylvie

    Bonjour Jasmin, Merci. C’est un beau texte qui montre bien les sentiments ambivalents des expatriés. Mais même si tu as des racines en France, n’es-tu pas en train de t’en créer au Canada ? Si tu rentrais en France, n’aurais-tu pas la nostalgie du Canada ? C’est bien compliqué !

  20. Sylvie

    Merci Soma pour ton témoignage. C’est certainement très difficile pour ceux qui ont quitté leur pays par obligation politique et particulièrement pour sauver leur vie. Est-il possible de se recréer des racines ? Peut-être pas pour eux mais peut-être pour leurs enfants ?
    Et toi, où sont tes racines ? Quelles seront celles de tes enfants nés en Inde ? Que c’est compliqué !

  21. Sylvie

    Tes racines sont donc dans un lieu dans lequel tu n’as pas vécu. Un peu comme moi…

  22. Soma

    Comme on dit, j’étais, je suis une « banane » : jaune dehors, blanc dedans.
    J’ai longtemps rejeté, mis de côté mes origines. Mais depuis qq années à peine, j’ai une soif d’aller découvrir le cambodge, ce pays, mon pays d’origine. Cela fait parti de moi, même si je n’y connais rien ou du moins pas gd chose.
    Quant à mes enfants, je crois que l’Inde sera « juste » le pays qui les aura vu naitre, j’ignore si cela crée un lien particulier ou pas, en dehors d’une originalité.

  23. Jasmin

    Bonne question! En fait, je ne compte pas rentrer en France mais tenter la Belgique, Bruxelles!
    Je crois que comme pas mal d’expatriés européens que j’ai rencontré, mon amour pour l’Europe est plus fort. Peut êre parce qu’il est le premier?
    PS: Mais c’est certain, j’aurai la nostalgie du Canada 🙂

  24. Sylvie

    Après le Canada, certains partent plus au sud pour avoir plus de soleil 🙂

  25. Sylvie

    J’ai eu un véritable coup de cœur pour le Cambodge.

  26. Florence Gindre

    Intéressante question !!

    Pour ma part, cela restera la maison de mes parents où ils vivent encore. Mais pour mes enfants, je n’en ai aucune idée.
    Nous bougeons régulièrement, 6 déménagements ces 10 dernières années, principalement en France, parfois à l’étranger.
    Je pense que leurs grands-parents (des deux côtés) servent de repères. Eux restent au même endroit, ils y retournent pour les vacances.

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