Émilie habite à Mumbai (Bombay), en Inde. C’est grâce à son blog (drôle, documenté et super intéressant sur ce pays incroyable : l’Inde) que j’ai fait sa connaissance virtuelle et que je l’ai sollicité pour un interview.

Après Soma à New-Delhi et Hélène à Bombay, découvrons Émilie, expatriée en Inde.

Peux-tu te présenter ?

Je suis née à Paris en 1982.
J’ai fait des études de commerce à Reims puis un échange Erasmus en Espagne. A la fin de mes études je suis partie voyager 4 mois en Amérique du Sud avec 3 amies, à la rencontre des femmes impliquées dans l’économie solidaire ; nous leur avons rendu hommage en publiant un livre, L’espoir au féminin.
Ensuite j’ai voulu retourner en Amérique du Sud avec un VIE mais je n’ai trouvé qu’en Inde alors je suis partie, pour un an… Et je suis restée !

Depuis quand et pour combien de temps habites-tu ce pays ? Depuis le 5 novembre 2006 et sans date de départ…

1ère expatriation ? Oui.

Quelle langue parles-tu ici ? Surtout l’anglais. L’hindi est utile quand je pars en vadrouille ou pour les petites choses du quotidien (le gardien, le garagiste, l’électricien etc.).

Tes activités ? Dans la vraie vie je suis directrice régionale (Inde du Sud) dans une entreprise de croquettes (pour animaux).
A part ca ( 😉 ) je voyage beaucoup (en Inde et ailleurs) et j’alimente mon blog de toutes mes découvertes et aventures, depuis le jour de mon arrivée sur le sous-continent.

Qu’est-ce qui te manque de la France ? Au début j’éprouvais surtout des manques liés à la nourriture (viande rouge, fromage, pain, moutarde, grenadine) mais on s’organise (on revient avec des valises chargées, on trouve de bonnes adresses locales et surtout on s’habitue.
Donc au final, ce qui me manque c’est le sentiment de facilité – on se comprend plus facilement il me semble avec des autres qui partagent la même culture. Mais surtout ma famille et mes amis.

Les avantages de ta vie dans ce pays /les inconvénients :

  • J’apprécie le soleil et la chaleur (j’en souffre des fois mais finalement j’aurais beaucoup de mal à me réhabituer au froid).
  •  La notion de service – c’est perçu comme une espèce d’esclavagisme moderne d’avoir des gens pour porter sa valise, faire son lit ou remplir son réservoir de voiture mais ça crée de l’emploi et ça rend la vie plus agréable !
  • La différence de culture qui te fait remettre en question constamment et qui te stimule : y a pas un jour où tu te tapes pas une grosse hallu ici !!

Les inconvénients c’est que tous ces avantages ont aussi des contreparties !

  • C’est très fatigant par exemple : la chaleur, l’humidité, la constante remise en question, les habitudes de travail et de communication aux antipodes des miennes.
  •  Et peut-être aussi la difficulté de rencontrer de rencontrer des gens qui partagent les mêmes intérêts et visions

Tu rêverais de vivre où ? Je crois que je suis bien ici !

Ton regard sur la France et les français :
Je suis bien contente d’être née en France ! Et sans doute que vivre en Inde m’a aidée à me rendre compte que c’était une chance. Je suis d’assez loin ce qui se passe en France dont je ne comprends pas toujours les débats mais chaque pays a ses trucs à gérer j’imagine. Les Français correspondent bien à l’image que les étrangers ont d’eux : râleurs, insatisfaits, efficaces au travail. Des fois j’ai l’impression qu’ils sont tellement happés par leur quotidien qu’ils en oublient qu’on peut changer le monde ! Comme si ils avaient perdu espoir d’avoir une vie rêvée… Mais j’ai aussi plein de contre-exemples de ça, heureusement !

Peut-on te suivre sur un blog ? indiansamourai.com

Cet article a 17 commentaires

  1. Salut ! C’est le deuxième article que je lis ce matin sur l’Inde, je crois que la blogosphère essaye de me dire quelque chose ! 🙂
    En tout cas, c’est le bon plan d’être expatrié, après certes ça dépend où ? Mais dans le cas d’Emilie, c’est que du bonbon (comme disent les québécois).
    J’ai un pote expatrié a côté de Tchernobyl, il a hâte de rentrer !
    Merci pour l’interview !

  2. Soma

    Chouette fille Emilie que j’ai rencontrée à Delhi…
    Mais elle préfère Mumbai 🙂

  3. Biboune

    Je suis complètement admirative et je partage ta vision de la vie j’aimerai moi aussi vivre sa…. Les voyages sont pour moi des anti-dépresseurs une vraie drogue bref une passion ! et en ce moment j’aimerai partir en Inde mais je me tâte….
    bonne continuation !

  4. Sylvie

    L’Inde fascine mais quel choc culturel ! Tchernobyl beaucoup moins :)…mais St Saint-Pétersbourg ou Moscou si !

  5. Sylvie

    Ce sont celles d’Émilie ! Et il y en a une multitude plus belles les unes que les autres sur son blog.

  6. Sylvie

    Le monde est petit !

  7. Sylvie

    Vis tes passions ! La vie est courte.

  8. Biboune

    Merci pour ta réponse !
    oui j’essaye de profiter au maximum et dans mon entourage tout le monde me prend pour une folle :). Un jour sur un coup tête je suis parti en Chine c’était une expérience magnifique et depuis tout les jours je pense à repartir notamment en
    Inde mais mon problème c’est que j’ai deux passions dans la vie mes 2 enfants et les voyages choses complètement incompatibles !!

  9. Ami

    Incroyable ! Je me retrouve tellement dans cette interview d’Emilie. Maintenant depuis plus de 6 mois que je suis en Inde (3 mois à Bombay), je me rends compte que l’immense différence culturelle qu’il existe entre l’Inde et la France n’est pas une barrière pour se sentir bien dans ce pays. Ce qui manque le plus est la famille et les amis…

    1. Elena

      es tu toujours en Inde à Mumbai? je dois m’y rendre dans 10j et toujours pas de pieds à terre, pourrais tu me donner quelques tuyaux utiles? pour éviter les arnaques merci
      Elena

    2. jules

      Bonjour, tu es d ou

  10. sandra

    Salut Emilie, merci pour ton blog, j ai quelques questions lies notamment au tourisme medicale en inde, j aimerais que tu me renseignes si possible, c est un peu intime si on peut en parler sur courriel blaise,mboko@yahoo.ca

  11. jules

    bonjour à tous,
    Je souhaiterais partir en inde et j aimerais savoir si i l y avait un endroit ou il y aurait plus de français afin de facilité mon arrivée

  12. Ana

    Bonjour, je suis coiffeuse mariée et un enfant de bas âge. J’ai vendu mon bien immobilier et je souhaite vivre en Inde et creer un salon de coiffure là bas. Pensez-vous que cela sera difficile ?? Je m interroge beaucoup!! Merci pour votre réponse

  13. moresqui

    Merci pour ce témoignage. .
    Il donne envie de découvrir ce beau pays. La barrière de la langue a toujours été un frein pour moi .
    Qui sait un jour je sauterait le pas .
    Y-a-t-il moyen d échanger avec des français vivant déjà en Inde ?

  14. MarieMikaele

    Bonjour,
    Cela m’interpelle tout de même et surtout cela me rappelle ce fabuleux sketch très provocateur de Coluche qui venait choquer nos consciences sur notre comportement dans les pays « étrangers ». Dans ce sketch, y a le français qui arrive à Dakar et qui râle comme à son habitude : « t’arrive à Dakar avec un plan de Paris, y a pas une rue qui correspond, ils pourraient faire gaffe quand même… ». C’est exactement le comportement des français jusqu’à aujourd’hui. Tous ces expatriés qui vont dans ces pays ne cherchent que le côté agréable de la vie, sans avoir à subir ce qu’ils voudraient bien changer, c’est à dire la différence de culture de l’autochtone. Et ils finissent par développer un sentiment de supériorité et sont grisés par ce que vous appelez « la notion de service ». Le temps béni des colonies ! Les expatriés ne cherchent pas à rencontrer l’autre, ils cherchent la belle vie. et souvent, on se ghettoïsent entre gens de même culture et on tire à boulets rouges sur les populations autochtones qui sont perçus comme inférieures. C’est dur d’entendre cela, mais c’est exactement ce qui se passe (pour la plupart des gens qui quitte la France ou quelqu’autre pays européen, mais c’est surtout les français). Pour résumer, on veut la belle vie dans ces pays qui ont une faible devise mais on ne veut pas rencontrer l’autre, à moins qu’il soit votre porteur de valise ou votre boy. Vous le dîtes haut et fort, » la difficulté de rencontrer des gens qui partagent les mêmes intérêts et visions… », Ce n’est pas un peu paradoxal quand on part dans un pays étranger aussi typique que l’Inde ?
    Mon intervention n’est pas une attaque personnelle, mais vous me donnez l’opportunité de faire la lumière sur un grand paradoxe et surtout sur ce complexe de supériorité dont nous avons hérité par notre héritage historique de guerres et de conquêtes.

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