Peux-tu te présenter ?
Nadège, journaliste, consultante et formatrice en ingénierie documentaire. Je rêve de partir voyager autour du monde à la voile depuis l’âge de 17 ans.
Quelles sont tes motivations pour partir faire le tour du monde ?
J’ai toujours été passionnée par l’aventure, le voyage, la nature et la découverte d’autres cultures. Mes lectures de jeunesse : Jack London, Nicolas Vanier, Eric Tabarly, Jéromine Pasteur… Mes études : sciences humaines (psychologie et ethnologie) et journalisme (puis ingénierie documentaire).
Il y a tellement de pays merveilleux à voir, d’endroits sublimes à parcourir, d’expériences à vivre… Comment se cantonner à rester chez soi ? A chaque retour de voyage, un grand vide et l’envie de repartir. D’où l’idée d’une vie de de nomade des mers, de globe-flotteuse, ne revenant que quelques semaines en France par an, afin d’assouvir ma soif d’apprendre, de découvrir de nouvelles contrées et cultures.
Et puis, changer de vie représente un défi en soi, obligeant à affronter ses peurs et les réticences de son entourage, à mobiliser ses capacités d’organisation et d’auto-motivation. Cela permet aussi de sortir du moule que la société nous impose. Et j’avoue, j’ai beaucoup de mal à rentrer dans les moules imposés… 😉
Quel est l’itinéraire prévu ? Pourquoi ce choix ?
Je n’ai pas prévu d’itinéraire fixe, mais plutôt de me laisser guider par mes envies. Un seul impératif : rester humble devant la nature et donc respecter les périodes et saisons favorables à la navigation dans les différentes zones visitées. Le voyage commencera vraisemblablement par un tour de la Méditerranée, puis remontée par les canaux direction l’Europe du Nord, avant de redescendre sur l’Espagne, le Portugal, Les Canaries, Le Cap vert et traverser l’Atlantique en direction des Antilles. Après… Les Amériques, nord et sud, côté est et ouest, mais je ne sais pas dans quel ordre. Cela dépendra des conditions météo. Et continuer à tourner, toujours vers l’Ouest (sens de navigation plus favorable pour un tour du monde).
Quels moyens de transport vas-tu utiliser ?
Les plus naturels et écologiques possibles pour être en accord avec mon projet. Donc, principalement mon bateau à voile, un kayak de mer et un kite surf pour explorer les côtes de plus près, mes pieds, un vélo ou les transports en commun locaux à terre.
Quelle est la durée prévue (ou pas) de ton voyage ?
Je ne souhaite pas seulement de faire un tour de quelques mois lors d’un congé sabbatique ou d’attendre la retraite pour naviguer par ci, par là. Non ! Carrément changer de vie pour ne faire que voyager à la voile. M’arrêter où bon me semble, y rester le temps nécessaire à la découverte des paysages et au partage avec les populations locales, puis reprendre la mer pour d’autres aventures. Donc, je n’ai pas prévue de durée.
Où en es-tu des préparatifs ?
J’ai pris un peu de retard par rapport à mes prévisions. D’abord parce que le budget n’est pas bouclé et que cela me prend plus de temps que prévu de mettre en œuvre les différentes actions pour y arriver. Ensuite, parce que je n’ai pas encore trouvé le bateau qui convient à mon projet.
S’il est important de se fixer une date de départ et de tenter de s’y tenir, sous peine de la repousser éternellement, il convient aussi de ne pas partir à l’improviste sans être prête. Changer de vie pour devenir une nomade des mers demande de prévoir les risques et d’assurer ses arrières (en cas de naufrage par exemple), d’avoir le bateau qui convient parfaitement à son projet et en état impeccable, d’acquérir les connaissances et l’autonomie nécessaires (techniquement, médicalement…). Pour le premier anniversaire du blog, je vais réaliser un bilan des actions déjà effectuées et de tout ce qu’il reste à faire.
Quel est ton budget prévisionnel ? Comment financeras-tu ce projet au long cours autour du monde ?
J’ai abordé cette question dans l’article sur le budget à prévoir pour un tour du monde à la voile. Pour mon projet, je prévois d’acheter un monocoque de 10-12 mètres, en aluminium, de préférence neuf (de 150 à 300 000 euros selon les modèles et l’équipement), mais plus vraisemblablement d’occasion (de 70 à 120 000 €). A cela, il faut ajouter un budget pour les travaux, réparations et préparation du bateau, équivalent à environ 10 % du prix d’achat, plus un budget en cas d’urgence (dépannage, casse…) de 15 000 €. Enfin, pour les dépenses de la vie de tous les jours (ravitaillement, taxes de séjour, visas, frais de marinas, loisirs et dépenses terrestres telles que les impôts, charges fixes pour une habitation, assurances…), j’envisage un budget mensuel de maximum de 1 500 €.
Pour les grosses dépenses de départ (bateau et sa préparation), les économies personnelles financent le projet. Pour le budget mensuel, je pense qu’il est important de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Donc, j’aurais plusieurs sources de revenus : loyers immobiliers, blogs, articles et photos dans la presse, vente de mes photos par agence, participation financière d’éventuels équipiers… Bien d’autres sources de financement sont possibles comme je l’expliquais dans un article récent.
Quelles sont tes inquiétudes ? Et celles de tes proches ?
Ma seule inquiétude est de ne pas arriver à boucler mon budget pour acheter un bateau convenable pour ce changement de vie. Quant à mes proches, soient ils sont incrédules (je parle de mon projet depuis tellement d’années !), soient ils tentent de me décourager parce que la mer, la vie de nomade ou les autres cultures leur font peur.
Quelles sont tes attentes ?
Etre enfin libre de pouvoir réaliser la vie de mes rêves, découvrir des endroits magnifiques, être en osmose avec la nature, partager des moments magiques avec différents peuples, témoigner de la beauté du monde et des relations harmonieuses entre les hommes et la nature (histoire de sortir de la sinistrose ambiante).
Penses-tu reprendre tranquillement le fil de ta vie au retour (si tu reviens en France) ?
En tant qu’aventurière dans l’âme, « reprendre tranquillement le fil de ma vie » n’a pas de sens pour moi. Je ne suis bien que dans le mouvement. Rien qu’en France, je suis parisienne, mais j’ai habité en Vendée, en Charente Maritime, à Marseille, et suis maintenant installée en Savoie. Sans compter une immigration au Québec pendant un temps. Je tiens à garder un pied-à-terre en Savoie (région dans laquelle je me sens vraiment bien) pour mes différents séjours français et pour une question de sécurité. C’est la seule certitude. Par contre, plus de patron, d’embouteillage pour aller travailler… Enfin, déjà ça, j’évitais ! 😉
Ton blog : prendre-le-large.fr
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J’ai par moment retrouvé le souffle qui animait Antoine ..et il a tenu sa vie de nomade ! Compte-t-elle vivre cette aventure à durée indéterminée seule ? J’ai lu : « éventuels équipiers » . Bien préparée, elle risque d’être comblée ! Belle journée bises
Une belle entretien!
Amitiés
Elisa, en Argentine
Bonne chance Nadège
En après tout, être heureux est de mettre nos rêves et objectifs qui peuvent être atteints. Un grand voyage commence par un premier pas. L’étape interne, de motivation, créateur de changement et se raidit en prévision de problèmes.
Mais là où les erreurs sont, les leçons qui restent avec plus de vigueur dans nos souvenirs sont toujours présents. Donc fait des erreurs, mais fait le premier pas!
Coupez les attaches qui vous lient à la vie que vous souhaitez modifier.
Alcinda
Cap Vert