Encore un projet de départ vers le nouvel Eldorado : l’Australie ! Un parcours intéressant et un projet sympa. Découvrons Sébastien du blog Détour australien.
Peux-tu te présenter ? Sébastien, 26 ans, vivant à Toulouse. Après mon DUT Techniques de Commercialisation en poche, mon université m’a proposé de partir en Écosse pour assister les professeurs qui y enseignent le français. C’était très sympa et intéressant, je travaillais quatre jours par semaine avec une rémunération plutôt convaincante. Il me restait donc les trois autres jours de la semaine à occuper.
J’ai commencé par aller un peu partout en Grande-Bretagne, les Highlands écossais, les terres irlandaises, Liverpool, Manchester, Londres etc… C’est là, je pense, que j’ai commencé à sécréter et consommer sans modération la drogue du voyage. N’étant toujours pas rassasié, je me suis installé dans les avions pour voir un peu l’Europe. D’abord la Belgique, puis la République Tchèque, l’Allemagne, le Luxembourg, la Pologne et l’Espagne. A mon retour en France en 2007, j’ai eu beaucoup de mal à revenir à la vie Frenchy : métro, boulot, dodo. J’ai quand même réussi à obtenir un job dans l’hôtellerie. Cela devait rester alimentaire, mais aujourd’hui, je suis toujours dans la même entreprise.
Pendant ces quatre années et demi, j’ai tout de même profité de mes congés pour continuer à découvrir le monde : Grèce (2010), Italie (2010), Belgique (2010), Inde (2011), Espagne (2011), Canada (2012), Portugal (2012), Thaïlande (2012)…
Aujourd’hui, j’ai besoin de repartir, de voir le monde, de me ressourcer à travers lui, rencontrer de nouvelles personnes, voir des paysages, des cultures différentes de la mienne et de me sentir utile…
Une expatriation en Ecosse
Où habitais-tu ? Gourock est un ancien bourg du comté historique de Renfrewshire à l’ouest de l’Ecosse. Pour l’histoire, ce fut une station balnéaire sur le Firth of Clyde. Aujourd’hui c’est un quartier résidentiel populaire longiligne avec une gare, les accès au ferrys pour traverser la clyde et des petites échoppes.
Ma colocataire espagnole et moi-même avons eu la chance d’être très bien entourés comparés aux autres assistants étrangers et l’Inverclyde Council nous a trouvé un appartement en dernier étage avec vue sur la Clyde. Magnifique !
Combien de temps as-tu habité ce pays ? J’avais un contrat de travail spécifique de 10 mois et ne pouvait pas rester plus longtemps sauf si je demandais un renouvellement de contrat.
Tes activités ? Apres une journée de travail, avec ma colocataire, on adorions passer du temps dans le pub au bout de la Clyde. L’ambiance y était très chaleureuse, les gens toujours curieux de savoir d’où venaient ces deux étrangers à l’accent So British mais pas assez Scottish ! Lors de nos week-ends de trois jours, soit nous partions découvrir la Grande-Bretagne, soit nous partions pour l’Europe. Nous n’avions jamais autant voyagé en un an et c’est là que la drogue du voyage a sévi !
Qu’est-ce qui t’as manqué de la France ?
La famille ? À coup sur mais j’ai toujours eu l’habitude de vivre éloigné depuis mes 18 ans donc j’ai réussi à le gérer facilement.
La nourriture ? Pas vraiment. En Écosse, ils ont des plats vraiment délicieux qui aujourd’hui, en étant en France me manquent comme le Haggis! (Miam Miam)
Le climat ? Peut être bien mais l’écosse sans sa rosée glaciale du matin, des pluies fines dont les gouttes nous transpercent la peau… Ce ne serait pas l’Écosse. Seuls la montagne et la mer avec ses eaux chaudes m’ont manqué.
Quand j’ai obtenu l’offre pour ce poste, j’avais un réel besoin d’air. Je ne supportais plus la mentalité française à vouloir toujours se plaindre, ne jamais être content, râler à longueur de journée, manquer d’ouverture d’esprit. L’écosse s’est présentée à moi comme une opportunité bénite, avec de l’air pur, des gens simples et très accueillants. Ils m’ont fait redécouvrir comment aimer l’humain, qu’importe ce qu’il pense, dit ou fait. Ce fut une renaissance intérieure.
Les avantages de ta vie dans ce pays /les inconvénients :
Le salaire était un très gros avantage, très bien rémunéré avec peu de surcharge de travail… Finalement je suis bien français ^^ L’hospitalité des gens, la gentillesse, la simplicité de vivre, la culture, l’histoire et le désintéressement à la politique…. C’était un très gros avantage aussi. Là-bas, nous restons à l’essentiel. Le corps professoral avec lequel je travaillais était un véritable coup de cœur également.
Et puis pour tous les fêtards, la bière pas chère comparé au prix français. Que de souvenirs!!
Pour les inconvénients, depuis mon retour en 2008, je n’en ai toujours pas trouvé. Même l’accent qui est dur à comprendre, les mots coupés et les abréviations Scottish… Ça reste ultra positif.
Comment s’est passé ton retour en France ? Comme vous pouvez l’imaginer, le retour a été tête violent, dur, l’incompréhension totale. Lorsque mon avion a quitté le sol écossais, je n’ai su me retenir de pleurer pour ce pays (Pour les écossais, ils sont un pays et pas une région ;-)) qui m’a tout donné, qui m’a réappris les bases de la vie, revenir à ce qui utile et oublier tout le futile.
Des voyages
Tes voyages préférés ?
La Thaïlande est classée numéro 1!
J’y suis parti trois semaines et demi en novembre 2012 et ce fut le pays coup de cœur. Le pays est somptueux, les différences entre les peuples sont touchantes et se rejoignent avec leur goût très prononcé pour l’humain, la tolérance et la vie.
En numéro 2, je mettrai l’Inde. Pays totalement déroutant, perturbant mais marquant, subjuguant, envoûtant! La misère de ce pays ramène chaque être humain à sa place, qu’importe son rang social. Leur culture est étonnante et leurs coutumes parfois énervantes mais on s’y attache. Le pays est très sale, je le compare souvent à une poubelle mais n’est ce pas le visage futur des pays développés qui ne prennent pas soin de notre Terre? Ce fut le voyage le plus dur mais le plus enrichissant. Je ne me pensais pas capable de le réaliser et pourtant… Malgré un séjour à l’hôpital, une déshydratation du corps, les muscles qui souffraient… Je l’ai fait et j’ai appris tellement!
Dans mon classement, je place la Grèce en numéro 3! Ce fut mon premier voyage en solitaire à sac à dos. Les rencontres font partie des plus belles enregistrées à ce jour. J’ai appris les premières ficelles du métier de voyageurs dont certaines me sont bien utiles dans mes voyages d’aujourd’hui.
Un pays ou des pays où tu pourrais vivre : Incomparable à tous les pays traversés jusqu’à aujourd’hui, la Thaïlande est le véritable coup de cœur. C’est dans ce pays que je me suis dit: « pourquoi ne viendrais-tu pas t’installer ici? »
J’adore leur culture, leur gastronomie, leur peuple, leur mode de vie, leur diversité de paysage! Peut être que plus tard, à un âge où j’aurai assouvi une bonne partie de la drogue du voyage, peut être, j’irai vivre là-bas.
Un nouveau projet d’expatriation
Tu rêverais de vivre où maintenant ? Il y a quelques mois, un nouveau projet est né. Il a mûri dans la tête et s’est montré comme une évidence, une nécessité en y réfléchissant bien. C’est décidé, je pars pour l’Australie courant 2014.
Quelles sont tes motivations pour partir en Australie et que vas-tu y faire ? Dans mon entourage, deux personnes ont tout plaqué pour partir à l’aventure. Ces deux personnes ont utilisé le principe du WHV. J’ai donc opté pour la facilité avec ce visa.
J’ai hésité entre deux pays : le Canada et l’Australie. Étant déjà allé au Canada, je me suis dit : « Et pourquoi pas l’Australie ? » En pesant le pour et le contre, tout allait dans le sens australien : le climat, l’histoire, les peuples, la culture, les connaissances et surtout… il n’y a pas de quotas pour les visas vacances-travail. En choisissant l’Australie, je savais déjà que mon projet pourrait aboutir.
De plus, je cherchais un pays anglophone pour continuer à cultiver et apprendre encore plus l’anglais tout en travaillant.
Même si l’envie de découvrir un nouveau pays, j’ai besoin de me sentir utile tout en voyageant. Comment?Pour la petite anecdote, faisons un petit flashback sur une ancienne expérience: En 2007, à la fin de mes études, j’ai organisé un projet auprès des enfants de l’hôpital de Tarbes.
Ces enfants étaient tous en rémission et certains étaient revenus de loin. Ce projet était d’organiser une journée entière, en dehors de l’hôpital, afin de leur apporter quelque chose de nouveau, quelque chose qui leur apporterait un sourire. Nous avons pris le train depuis Tarbes jusqu’à Biarritz où nous sommes allés visiter le musée de la mer, avons pique-niqué sur la plage et nous avons fait le tour de Biarritz en petit train. Le retour en train s’est fait en fin d’après-midi. Ce fut des choses simples mais qui, pour eux, ne l’étaient pas. Et le bonheur peut parfois se résumer à peu de choses. A la fin de la journée, j’ai demandé aux parents (qui accompagnaient leurs enfants) si les bambins avaient aimé cette excursion. Un des parents m’a remercié pour avoir dessiné un sourire sur le visage de son enfant, chose qu’il n’avait pas vu depuis deux ans. L’ensemble de ce projet a été financé grâce à des dons des particuliers et entreprises comme la SNCF, Bouygues Telecom, la ville de Biarritz … L’ensemble des dons restants ont été envoyés au Téléthon pour aider à la recherche de soins pour les enfants atteints de maladies orphelines.
On est tous plus ou moins touché par la maladie autour de nous. Que l’on soit enfant ou adulte, personne n’est épargné. Pour ce nouveau projet, j’avais envie, encore une fois de m’adresser aux enfants qui sont touchés par le cancer.
A ces enfants là, j’ai d’abord envie de leur apporter un soutien moral, mais aussi de leur apporter un sourire.
J’ai d’abord contacté le CHU, l’Hôpital des enfants et l’APECO (Association de parents d’enfants cancéreux d’Occitanie) à Toulouse qui soignent et accompagnent les enfants atteints de cancer ou tumeur afin de leur expliquer mon projet. Ce dernier est passé en commission le lundi 13 mai 2013 et la rencontre avec l’équipe médicale se fait le 31 mai 2013.
Grâce à ce partenariat, je vais aller à la rencontre de ces enfants et leur expliquer mon projet. Ensuite, un petit film va être réalisé sur chaque enfant où ils décriront leur quotidien, ce qu’ils aiment, ce à quoi ils aspirent … Cette vidéo sera accompagnée d’une photo avec les coordonnées de chaque enfant.
Une fois en Australie, je ferai un échange de vidéos et coordonnées avec les enfants australiens via le CCIA (Children’s Cancer Institute of Australia), afin qu’ils puissent établir une correspondance.
Le but de ce projet est de favoriser l’échange franco-australien, de leur permettre d’apprendre une langue étrangère, de correspondre avec quelqu’un qui comprend ce que chaque enfant vit et bien sur d’apporter un sourire à chacun de ces visages.
En plus de cette action, j’enverrai des photos de mon périple australien aux enfants français de sorte qu’ils puissent voyager eux aussi et découvrir le pays de leur correspondant via mon voyage.
Quelles sont tes inquiétudes ? Si ce n’est que je vais être loin de ma famille, rompre mon quotidien, je n’ai pas d’inquiétudes particulières.
Quelles sont tes attentes ? J’aimerai me retrouver intérieurement mais aussi professionnellement, pouvoir assister à une guérison complète d’un enfant et avoir ne serait-ce qu’un sourire en échange et j’aimerai être subjugué, surpris, étonné par toutes les choses que je verrai, par toutes les personnes que je rencontrerai.
Penses-tu reprendre tranquillement le fil de ta vie à ton retour ? J’essaie le plus possible de ne pas penser au retour mais une chose est certaine. Je changerai définitivement de branches professionnelles et j’espère que ce projet m’ouvrira de nouvelles portes, pas forcément celles que j’attends. Le retour sera dur et éprouvant comme pour bons nombres de voyageurs et on ne sait jamais à quoi s’attendre,la vie nous réserve bien des surprises.
Peut-on te suivre sur un blog ?
Oui, direction Détour Australien
Et merci à toi pour l’intérêt porté à mon projet.
Un séjour australien pour ce grand amateur-consommateur de voyages ! Cette fois il est accompagné d’un projet généreux ! Je lui souhaite la parfaite réalisation de ce programme ! Bel après midi Bises
Eh bien, quelle passion chez ce globe-trotter! Je souhaite bon courage à Sébastien pour ses projets. Encore un parcours super intéressant que tu nous fais découvrir, Sylvie 🙂
Un article très intéressant, sur une expérience de vie unique! Chaque globe-trotter connaît un déclic, lors d’un voyage ou d’une excursion… et il est bon de pouvoir s’en rappeler et de partager ce souvenir. Quelle chance d’avoir pu visiter tant de pays différents les uns des autres (de la Thaïlande à l’Ecosse, il y a tout de même un fossé…). L’Australie semble réserver de nombreuses promesses, et de grandes richesses (tant naturelles qu’humaines); encore une magnifique expérience en perspective!
Merci de partager avec nous tes expériences