11 questions pour mieux connaître Laëtitia, expatriée à Los Angeles
Suite à mon article Desesperate Housewives, la vie rêvée (ou pas) des femmes d’expat, il y a eu beaucoup de commentaires. J’ai eu envie d’interroger toutes celles qui m’avaient répondu. C’est au tour de Laëtitia de participer à la série Expatriation, mythe et réalité !
Laëtitia avait écrit : Pour ma part, ça fera trois ans aux États Unis. Je suis femme de, et je n’ai pas le droit de travailler a cause du visa. Je n’existe pas aux États Unis, et nous n’existons plus vraiment pour la France non plus, donc je suis un fantôme :p
La première année, je n’ai rien fait de spécial. Pas le permis, un anglais bancale, personne sur place, mais c’était tellement le rêve par rapport à ma vie en France que j’ai profiter a fond de mon moral retrouvé Ensuite j’ai pris des cours d’anglais dans un lycée, j’ai commencé a me faire des amis, surtout via mon blog. Là je fais partie d’une association d’accueil de français et je rencontre des expat a la vie dorée, des mères de familles avec des villas de rêve. Pour certaines, je les connaissais avant d’aller chez elle, et j’étais très surprise de voir leur cadre de vie! Pour la plupart jamais je n’aurai imaginé qu’elles étaient aussi aisées… Elles ne se plaignent jamais, sont contentes d’avoir quelques années de pause professionnelle, peuvent voir leurs enfants et partager cette expatriation avec eux etc… Donc non, l’article précédent ne ressemble EN RIEN a ce que j’ai pu voir. Par contre je sais que nos amis en France s’imaginent qu’on gagne beaucoup d’argent alors qu’on galère. Ils s’imaginent beaucoup de choses qu’on a arrêté de justifier…
Peux-tu te présenter ? Je m’appelle Laëtitia, j’ai 25 ans. Je suis donc arrivée aux Etats Unis à 23 ans, quelques mois après mon mariage. Je ne trouvais pas d’emploi stable en France donc j’ai touché à tout, ce qui me plaisait pas mal au final car je m’ennuie vite. Mon mari est Benjamin, il a 30 ans et il est ingénieur en informatique. Il fait de la réalité augmentée dans une petite boîte d’origine française qui a des antennes à Hong Kong, Londres, Berlin et Los Angeles donc. Il n’y a pas plus de 100 employés dans le monde. En France nous habitions à Versailles que nous adorions. Nous avons aussi vécu deux ans à Nancy pour mes études. Nous avons déménagé tous les deux ans depuis que nous sommes en couple, c’est la première fois que nous restons aussi longtemps quelque part, mais le temps est passé si vite… Nous n’avons pas d’enfants pour le moment.
Depuis quand et pour combien de temps habites-tu ce pays ? J’habite à Los Angeles depuis janvier 2010, ça fera donc 3 ans en janvier prochain. Nous ne sommes même pas à la moitié de la durée de notre visa, qui est encore valide pour 3 ans et demi. Ensuite nous pourrons très probablement accéder à une Carte Verte, ou rentrer en France. On ne sait pas de quoi demain sera fait!
1ère expatriation ? Oui. J’ai vécu dans les Antilles quand j’étais pré-ado, donc j’ai déjà goûté à la vie ailleurs, même si ce n’était pas l’étranger. Je n’avais jamais été ailleurs qu’en Europe avant de venir vivre aux États Unis. Notre expatriation a été relativement rapide. L’entreprise de Benjamin recherchait des employés sérieux pour aller grossir les rangs à Los Angeles. Je ne supportais plus ma vie en France et j’aurai accepté n’importe quelle expatriation. Nous avons tout empaqueté, vendu, donné, et nous sommes arrivés avec nos 4 valises quelques mois plus tard, après de gros problèmes de visa. On a beau avoir toutes les clefs en main, les mystères de l’administration sont impénétrables.
Quelle langue parles-tu ici ? Nous parlons anglais. Ben avait déjà un bon niveau avant de venir grâce à ses études. J’avais un niveau très très moyen même si je me débrouillais ( il y a beaucoup d’étrangers ici, donc les locaux sont très tolérants et patients ). Après plusieurs mois en voyant que je n’arrivais pas à créer de liens avec nos amis Américains car ils ne me comprenaient pas, j’ai décidé de m’attaquer à des cours d’anglais. En deux semaines j’ai vu la différence. J’avais de bonnes bases techniques, celles qu’on nous apprend à l’école, mais ma prononciation était désastreuse. Donc il ne me fallait que quelques réglages et de la pratique avec une professionnelle. Je ne rencontre plus de problèmes particulier, à part pour quelques mots que j’évite de dire au maximum (dont mon prénom…même mon surnom ne passe pas, c’est désespérant!).
Tes activités ? Je suis devenue « un esprit libre » 🙂 Je ne peux pas travailler aux États Unis, toujours à cause des fameux visas. Donc j’écris beaucoup, je lis, je fais trois heures de yoga par semaine, du roller derby, du patin à roulettes sur la plage, je m’occupe plus ou moins de ma maison (souvent moins ). Je regarde quelques émissions françaises en replay et nous allons très souvent au cinéma. Je suis passionnée par cette ville, donc je prends beaucoup de photos, je lis tout ce que je trouve et je veux tout voir. Je fais également partie de l’association Los Angeles Accueil, qui accueille les nouveaux arrivants français ou francophones à Los Angeles. Mon blog m’occupe beaucoup, mais il m’apporte énormément, notamment en termes de rencontres.
Qu’est-ce qui te manque de la France ? Les amis et la famille. Les parapharmacies… Sinon rien. Je m’y sentais vraiment mal. Peut-être que ça irait mieux maintenant, mais je ne suis vraiment pas sûre du tout. C’est toujours une épreuve quand nous rentrons (deux fois pour le moment ). Mais je connais des expat qui veulent rentrer le plus rapidement possible ! La plupart du temps, c’est vraiment à cause du travail de l’accompagnatrice. En plus du chômage et de la crise (il faut arrêter de croire que c’est encore la ruée vers l’or… ), les entreprises rechignent souvent à donner du travail aux femmes d’expat ( ou aux maris d’expat, même si je n’en connais qu’un ! ) qui n’ont pas de carte verte.
Si tu as des enfants, comment se passe leur scolarisation ? Pas d’enfant pour le moment. Certains points nous donnent envie d’en avoir ici, d’autres nous font peur 🙂
Les avantages de ta vie dans ce pays /les inconvénients Dans ce pays en particulier je ne sais pas. J’adore la Californie et surtout Los Angeles évidemment, ça a été un coup de foudre dès la première heure. J’adore les gens ici, leur état d’esprit… On vit dans une bulle. Ça n’a rien à voir avec New York par exemple, et les deux villes sont incomparables.
Dans les avantages, c’est la nourriture excellente, une liberté quasi totale, surtout en matière d’habillement, quand en France je ne sortais plus qu’en jogging par ras le bol des moqueries ou abordages intempestifs (pourtant je m’habillais de façon classique ), LA METEO qui fait que nous ne sommes quasiment jamais malades, ni inquiets pour les week-ends.
Les inconvénients, je dirai la pollution, même si elle ne nous dérange que visuellement au final. Après le vrai inconvénient, c’est d’être loin de nos proches géographiquement. Ça n’empêche pas les nombreuses visites !
Tu rêverais de vivre où ? On a eu un coup de foudre pour Istanbul en voyage de noces. Si on nous offrait l’occasion (plus tard par contre! ), on irait sans hésiter, ça à l’air magique. Je retournerai bien vivre dans les Antilles, mais sans enfant. J’avais beaucoup souffert du racisme (anti blancs donc ). J’en garde un souvenir d’insécurité assez fort…
Ton regard sur la France et les français vivant en France. Ce n’est pas un secret, j’ai du mal avec les Français. On me le reproche sur mon blog assez souvent, mais je m’en fiche. C’est mon point de vue et j’ai le droit de m’exprimer plus ou moins gentiment ! Ce n’est pas rationnel, c’est mon histoire personnelle qui fait que j’ai une dent contre ce pays (que je trouve par contre très beau à bien des points de vue).Par contre j’ai remarqué quelque chose de saisissant. Je suis rentrée en France pour la première fois en septembre dernier et les gens étaient absolument infects (malgré le très beau temps à cette période ), j’avais eu un tel choc que j’avais failli pleurer dans le métro. Nous y sommes retournés en mai, et l’ambiance était plus légère (et temps pourri )! Des amis rentrés pendant les vacances d’hiver nous ont dit qu’il y avait aussi une différence d’ambiance notable entre l’avant et l’après jour de l’an… Nous devons le ressentir car nous y sommes extérieurs ?
Peut-on te suivre sur un blog ? Voici mon blog, au titre très original http://www.maviealosangeles.com/
Si vous êtes expatrié, et que vous êtes ok pour répondre à ces mêmes 11 questions, contactez-moi.
superbe ton blog … Je ne comprends pas pourquoi tu ne peux pas travailler : normalement, cela depend du visa, tu peux faire une demande d’autorisation de travail …. ? bon je vois qu’on a une passion commune : l’ouest et la CALI … bon courage pour la suite … oui, on sent rapidement un décalage terrible entre l’ambiance aux US et en France : à ne pas se laisser prendre tout de même, car les gens sont très très superficiels … une autre chose que j’ai appris aux US, c’est que le ridicule ne tue pas : on peut s’habiller n’importe comment ….; tout le monde s’en fiche …
Moi aussi j’ai des galères à cause de mon nom … de famille ! Les italiens sont habitués à ce que tout le monde ait un nom italien, alors qu’en France c’est beaucoup plus cosmopolite. Du coup pendant les appels des exams, quand le prof arrive à moi, sa tête se transforme, il balbutie un Touuulllnébitttzé ??? et refait une tronche genre « WTF ?! » … je m’appelle Tournebize, ok c’est pas commun mais bon … tout le monde me regarde et je me sens toujours un peu à part dans ces moments là.
sinon j’adore le témoignage, et cette série de récits, c’est top ! j’aurais bien témoigné aussi mais je ne vis pas exactement une expérience d’expat, avec erasmus, si ?
On ne s’est jamais heurté à cette fameuse surperficialité. Tout le monde est adorable avec nous. On mange avec nos voisins, on s’emprunte des trucs, on se rend service, on veille sur les apparts et voitures des uns des autres…
Pour nos autres amis Américains, surtout des collègues de boulot, on se voit très régulièrement. Dernièrement l’un d’eux nous a dit: je sais qu’il y a ce stéréotype sur les Français méchants, mais vous êtes les gens les plus gentils que je connaisse.
Pour ce qui est du visa, je ne peux pas travailler et c’est tout. On a eu le temps de plancher sur la question en trois ans 🙂
Jolie découverte,
Contente d’en savoir plus sur Laëticia et surtout jalouse d’être obligée de ne pas travailler en Californie 🙂
Sinon, si la vie d’une expat en France t’intéresse je répondrai avec plaisir à tes questions!
Cela me fait rêver ! Je file sur ton blog …
et bien tant mieux .. comme quoi, il ne faut pas généraliser …il est vrai que j’ai des amis américains en Oregon .. et qu’ils ne sont pas superficiels … et qu’on a des liens depuis maintenant 9 ans …
Je ne suis pas expatriée depuis aussi longtemps ni aussi loin (de Suisse en Italie depuis presque un an), mais je trouve intéressant de répondre à ce genre de questions. Et j’ai vécu quelques mois en Californie (j’y ai travaillé), bref, ça me parle.
J’ai des amis proches qui n’ont jamais réussi a faire venir leurs voisins chez eux, même si ils disent: oui pas de soucis!!
J’avais aussi lu sur un blog la jeune fille qui avait tout acheté et organisé, et personne n’est venu a sa fête…
Dans notre bloc, ils nous invitent chez eux, donc c’est à nous de faire l’effort de dire oui et de s’y tenir 🙂
Merci!
Au bout de tant d’années, je ne peux plus parler de la plage ou d’Hollywood boulevard. J’imagine que la prochaine étape, c’est de parler de politique!
Naaaaaan pitié!
Good Morning !
Je suis jeune maman d un petit garcon d un an expatriee depuis un an et demi a Miami ! Je serais ravie de partager mon experience 🙂
Au plaisir !
Amandine
Bonjour,
Ayant moi même écrit 3 articles sur le sujet « femme d’expat » sur mon blog, j’ai souri en lisant les toutes premières lignes de l’interview de Laëtitia, j’y ai trouvé une partie du reflet de ce que j’ai pu moi aussi ressentir.
Alexandra
http://www.easy-malaisie.com
Bonjour,
avez-vous bénéficié d’une préparation interculturelle avant de partir aux Etats Unis ?