La Chine fait partie de ces pays qui ne laissent personne indifférent. Sa taille, ses diversités géographiques, culturelles, ethniques, ses choix politiques et surtout ses habitants permettent à chaque voyageur de se construire sa propre idée de ce pays-continent. Personnellement, j'ai eu un vrai coup de cœur !

Entre choc culturel et anecdotes familiales, la Chine reste un souvenir très fort de notre tour du monde. Elle a été le terrain de quelques émotions qu'on n'oubliera pas !

Les deux fois où j'ai vraiment paniqué en voyage en Chine

Plantons d'abord le décor. La Chine compte près d'un milliard quatre cent millions d'habitants …et quelques ! La densité de population dans les grandes villes est tellement importante qu'en tant qu'européen, on y étouffe un peu. Le moindre village (enfin, ce qu'ils nomment village) fait la taille d'une ville moyenne en France. Si on rajoute à ces éléments, le fait que le chinois… c'est du chinois ! Bref la communication n'est pas très aisée dans cette langue et les gens qui parlent anglais (français, c'est très très rare) ne sont pas légion hors des grandes métropoles.

Nous avons l'habitude de voyager. Nous ne sommes pas trop angoissés en général. Et pourtant, ces anecdotes de voyage ont été émotionnellement très marquantes et resteront gravées dans nos mémoires.

Le jour où notre fils a disparu à Pingyao

Nous voyagions en famille (parents et 2 adolescents de 12 et 16 ans). Nous étions à Pingyao depuis deux jours, logés dans un hôtel d’État assez folklorique, et nous n'avions vu aucun occidental depuis un moment.

Pingyao

Pingyao

Nous avons rencontré une famille française dans les rues de Pingyao. Toujours ensemble depuis déjà plusieurs mois, nous étions ravis de rencontrer Claire, Georges et Marie et de parler en français.

On sympathise. On va prendre un verre devant leur guesthouse. On discute. Notre fils et leur fille vont, viennent, trouvent d'autres enfants chinois et jouent ensemble dans la rue. C'est une petite rue piétonne dans l'enceinte de la vieille ville et il n'y a pas de danger particulier. Bref, le temps passe vite et la nuit commence à tomber. Et là, on se rend compte que nos enfants ont disparus de notre vue. On les cherche aux alentours… personne ! Enfin, si, la rue grouille encore de monde mais il n'y a plus d'enfants ni chinois, ni les nôtres.

C'est la panique ! Pendant de longues minutes, on cherche partout, on s'affole, on interroge à droite à gauche (pas facile !). La peur doit se lire sur nos visages car un vieux monsieur chinois (le mari de la gérante de la guesthouse) vient nous voir et essaie de nous rassurer (sans succès car on ne comprend rien). Il nous amène alors à cinquante mètres au fond d'une sorte de bar où nos enfants jouent tranquillement au babyfoot. En fait, il les surveillait bien mieux que nous.

Après la joie intense de les avoir retrouvé, les remontrances d'usage, il nous est resté la culpabilité d'avoir relâché notre surveillance, et le traumatisme de ces longues minutes d'angoisse totale. En voyage, avec des enfants, loin de notre zone de confort, un vent de panique est vite arrivé.

Les enfants retrouvés !

Les enfants retrouvés !

A la guesthouse, on nous a expliqué que tout le monde surveille tout le monde, que les enfants sont rois dans ce pays où la politique de l'enfant unique a longtemps existé et que ce n'est pas possible que deux enfants occidentaux disparaissent. Tout le monde savait où ils se trouvaient.

Le jour où on nous a arrêtés à l'aéroport de Taiyuan

C'est en repartant de Pingyao en direction de Shanghai que nous devions prendre un vol intérieur à l'aéroport de Taiyuan. On enregistre nos bagages, 4 sacs à dos. On se balade un peu puis on se rend à la sécurité pour passer un par un dans la zone des passagers.

Comme dans tous les aéroports, nos bagages à mains sont scannés. On retire tout ce qui est métallique de nos poches, notre ceinture…et on passe sous un portique. Rien de plus ni de moins qu'ailleurs. La seule différence, c'est qu'on ne parle pas chinois.

Comme nous sommes en famille, nous avons l'habitude qu'un des parents passe devant, puis chacun des enfants et endernier l'autre parent qui ferme la marche. Et en général, on s'attend après le contrôle.

Donc, mon mari passe puis notre fils. Et là, on voit le nom de notre fille clignoter sur tous les panneaux de l'aéroport. Bizarre !

C'est donc à elle de passer. Et elle se fait stopper (Agathe avait 16 ans, vous pouvez lire son témoignage sur son ressenti d'adolescente en voyage autour du monde). On lui demande de suivre un agent de sécurité à la mine peu engageante et qui ne parle pas vraiment anglais.

Vent de panique dans la famille ! Mon mari veut ressortir. On lui interdit. Imaginez notre angoisse à tous. Nous ne sommes pas dans le pays le plus connu pour ses libertés… et tout nous passe par la tête. On se demande ce qui se passe, si on n'a pas laissé nos bagages sans surveillance quelque part, si quelqu'un a caché quelque chose dans nos bagages…

Heureusement que je n'ai pas encore passé la sécurité. Je suis donc Agathe au poste de police de l'aéroport.

Là, les agents sont très cordiaux et on arrive à peu près à se comprendre.

En fait, tous les bagages étaient enregistrés au nom d'Agathe, c'est pourquoi c'est elle qui était appelée. Et c'est dans mon sac à dos que se trouvaient les objets du délit ! J'avais acheté quelques briquets-souvenirs (vous savez des babioles avec le petit livre rouge, et d'autres symboles chinois) que je rapportais pour offrir. Ces tous petits objets avaient été détectés au scanner et étaient interdits en soute. Il fallait notre présence pour ouvrir le sac et jeter les briquets.

On a ensuite été retrouver le reste de la famille soulagé de nous retrouver. Des agents avaient bien tenté de les rassurer mais la barrière de la langue n'avait pas permis de bien comprendre la situation.

On en a été quitte pour une belle peur et un souvenir inoubliable !

Vive la Chine :)!

Pingyao

Pingyao

Cet article a 5 commentaires

  1. argone

    Quelle angoisse ? mais en fait alors on ne peut pas du tout rapporter ces briquets ? S’ils sont interdits en soute ils doivent être à fortiori interdits en cabine ? Tout cela fait des souvenirs … dont on se passerait bien j’imagine !

    1. Sylvie

      Non, tous les briquets étaient interdits dans l’avion (même en soute). Mais nous avions déjà pris un vol intérieur avec les briquets en soute sans pb… ils ne les avaient pas vu sans doute.
      Sinon, toutes ces expériences (pas faciles sur le moment) se transforment en anecdotes et « presque » bons souvenirs au retour.

  2. Voyager avec des enfants n’est pas toujours facile, justement en cas de souci ! On n’a pas seulement à penser à soi-même, mais aussi aux enfants… Nous avons voyagé pendant 4 ans en Asie, aux USA en camping car et au Costa Rica (beaucoup plus tranquille) avec nos deux garçons, les anecdotes, il y en a plein 🙂

    1. Sylvie

      On s’inquiète plus vite avec des enfants, mais eux s’adaptent très vite 🙂 !

  3. On a vraiment tendance à se sentir en sécurité en Chine, en tout cas c’est le sentiment que j’y ai eu. Mais c’est sûr qu’avec les enfants qui ne sont plus sous les yeux, on ressent les choses surement différemment…
    J’avais aussi acheté quelques briquets… Qui ont fini à la poubelle ! Tous les vendeurs de briquets doivent être au courant pourtant, mais ça se vend tellement bien..

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