Alex nous parle de son stage, elle enseigne le français langue étrangère en Australie.

Peux-tu te présenter ? Je m’appelle Alex, j’ai 25ans. J’ai une licence de Lettres Modernes Spécialisée en Français Langue Etrangère, et j’ai un master 1 en Didactique des langues, mon master 2  n’est toujours pas validé à ce jour car je n’arrive pas à terminer mon mémoire.  C’est un sujet passionnant sur l’Apprentissage des Langues en Auto-Direction pour un public de CAP. Mais je suis tellement mauvaise dans ce type d’exercice de rédaction. A chaque fois que je me plonge dedans, je me bats contre moi-même. Passionnée de littérature jeunesse et science-fiction, Apprentie polyglotte… Je suis un peu une touche à tout, j’aime aller à la découverte de domaines que je ne connais pas et rencontrer de nouvelles personnes. Ah oui! Sinon je suis un peu une sorte d’Indiana Jones au féminin (comme beaucoup de lectrices ici) : Enseignante de Français langue étrangère (un peu barrée) pendant l’année, et aventurière pendant les vacances… l’option « sauver le monde » en moins, et je remplace le fouet par une cup de thé. Ou sinon serveuse en France quand j’ai pas de boulot (beaucoup moins glamour).

 

Dans quel pays es-tu allée pour ton stage étudiant ? Pour quelle durée ? J’ai fait un premier « stage », il y a quelques années, en tant qu’assistante de Français dans un lycée à Londres pour 1 an, grâce au CIEP. Ça ne s’est pas trop mal passé dans l’ensemble, mais c’était la toute première fois que je partais loin de chez moi, donc beaucoup de coups de blues. Et je n’avais pas cette assurance pour aller à la rencontre des gens ! Du coup, je passais beaucoup de temps à la maison. Pourtant quand je suis rentrée en France, je voulais déjà repartir…  en Australie ! Ma mère est tombée des nues : « Tu te rends compte si t’as le blues, tu pourras pas rentrer comme quand t’étais en Angleterre ! » J’ai essayé par tous les moyens possibles et inimaginables, mais rien n’a marché. Un jour, fin janvier 2012, mon futur boss m’a envoyé un mail: « Votre profil nous intéresse, est-ce que vous accepteriez un poste de lecteur pour Début Février? » J’ai passé l’entretien, le lendemain on me rappelle, j’ai décroché le poste… Et 15 jours plus tard, j’étais dans l’avion, direction Melbourne. J’ai quitté ma famille, mes amis, l’appartement, mes chats, mes crevettes… Au début, je devais rentrer en Août, et puis finalement, je fais un semestre de plus, pour mon plus grand bonheur!

 

 

Erasmus ou non ? Étrangement non. Quand j’étais en licence, j’étais en Lettres Modernes, donc très peu de chance pour nous de partir en Erasmus. Et en fait, ça ne m’est pas vraiment venu à l’idée non plus.

 

Maîtrisais-tu déjà la langue du pays ? Ouh là… L’Anglais et moi… J’ai toujours aimé cette langue, j’étais une élève moyenne au lycée, et je me suis vautrée au Bac… Du coup, ça m’a mis un coup au moral… A l’université, niveau communication en Langues, c’était nul. On était plutôt spécialisé dans l’étude de texte littéraire ! Même que pour nous amadouer, ils nous ont fait étudier le premier chapitre d’Harry Potter. Je regardais beaucoup de séries en VO, du coup, ça m’a pas mal aidé. Quand je suis partie en Angleterre, je n’avais pas parlé la langue depuis l’oral du Bac, soit 5 ans. Bizarrement, j’ai compris rien de l’accent Londonien. Il m’a fallu une bonne semaine pour m’habituer… mais j’avoue que j’ai encore un peu de mal avec cet accent. Pour l’Australie, j’ai eu très peur, parce que je ne connaissais rien de leur parlé ! Et puis bizarrement, c’est l’accent que j’ai compris le plus plus facilement… Le premier mois, j’ai fait plutôt ma timide et j’ai écouté… Et puis après, un vrai moulin à parole ! on ne m’arrête plus, mais je manque encore de vocabulaire !

 

Quelles difficultés as-tu rencontrées ? La difficulté majeure que j’ai en fait c’est: Comment rester en Australie ?   1/ Trouver un sponsor, mais l’ambassade de France n’offre que 2 ou 3 sponsors par an et fait tourner sur les différentes universités du territoire australien, et l’univ ou je travaille n’en délivre pas. 2/ Trouver un compagnon… mais j’en ai déjà un. Du coup, j’ai plus qu’à rentrer chez moi à la fin de mon visa. C’est dommage, car je me sens vraiment chez moi ici. Je sens que quand je rentrerai en France, je risque de très mal le vivre. Mais je garde encore espoir, mon année de stage n’est pas terminée, un miracle peut encore arriver !

 

Es-tu satisfaite de la qualité du stage ? Extrêmement ! Le programme dans lequel je suis intégrée me convient parfaitement! Mes collègues me font confiance comme je leur fais confiance ! J’ai une grande liberté dans les cours que je peux préparer et enseigner ! C’est vraiment un environnement extraordinaire ! Je ne pouvais pas rêver mieux ! J’ai appris énormément de choses sur moi grâce à mes collègues, mes amis et mes étudiants. Je sens que je me suis améliorée depuis le début de l’année, que mes cours sont de meilleurs qualités ! Je vois mes défauts apparaître ! En plus des heures de cours que j’ai, je fais du team teaching avec certains collègues et je fais beaucoup d’observation de cours pour améliorer mes techniques ! Être avec les étudiants et leur enseigner le français me rend hyper heureuse, même s’ils ne sont pas tout le temps réceptifs en classe, ou affalés sur leur table, je trouve ça marrant, parce que ça me rappelle des souvenirs ! Ce qui est mignon aussi, c’est quand des étudiants m’envoient des mails pour s’excuser de ne pas avoir participé en classe ! Je fais un très mauvais enseignant, plutôt tata Alex !

 

Vanuatu : mont Yasur !

 

 

Comment as-tu financé ce séjour ? Pour le billet d’avion, mes économies, et un peu Papa Maman pour se rassurer de ne pas me laisser partir à l’aventure sans rien. Sinon, je n’ai pas vraiment de salaire ici, plutôt une bourse, donc je dois bien gérer l’argent, car la vie est plutôt chère ici ! Si vous fumez, ou vous mangez de la pâte à tartiner chocolatée, si vous aimez boire un café au bistrot ou de la bière… Ben oubliez ! A moins que vous ayez le salaire qui va avec. Et je ne parle même pas du prix du pain ou du fromage ! Hormis le pain et le fromage, rien des choses citées ne me touche donc ça va.

 

Quel type de logement as-tu trouvé ? Un logement étudiant. Au début, j’aurais bien voulu une colocation, mais j’ai vite abandonné, je me souviens de ma colocation à Londres et je n’avais pas envie de revivre comme ça. J’ai pris au plus près de la fac. Car le campus est loin de la ville et je voulais faire le moins de trajet possible. Le transport fait partie de ces luxes que je ne peux pas me payer tous les jours !

 

 

Voilà ce que je vois à ma fenêtre !

 

 

Qu’est-ce que ça t’a apporté ? Concrètement, pour le stage, j’ai pu monter des projets pour aider à développer le programme de Français, comme l’ouverture d’une bibliothèque Francophone, un projet microscopique qui est parti de 6 livres sur une étagère et qui est passé à 550 livres… J’ai appris à démarcher des entreprises pour avoir des sponsors et partenariats.

J’ai également profité de mon séjour pour faire un petit tour dans le Pacifique : au Vanuatu et à Fidji ! J’ai adoré le Vanuatu ! Et j’espère y retourner! Je suis allée sur une toute petite île: Tutuba, au large de Santo. Les locaux m’ont fait visiter leur école. Et pour les remercier de leur accueil chaleureux, je leur ai promis de leur envoyer du matériel ! Depuis, j’ai appris qu’un ami qui m’a aidé et fait découvrir l’île, récoltait aussi du matériel pour cette petite école ! Je trouve cette mobilisation formidable ! Ces enfants n’ont pas grand chose mais donnons leur une chance. Les Ni-Vanuatu sont des gens dépossédés totalement de leur pays. Ils ont très peu de choses pour vivre… Et ce sont des gens heureux ! C’est une formidable leçon de vie que j’ai appris là-bas !

Par la suite, j’aimerais beaucoup continuer à aider des petites écoles dans les îles, comme je peux le faire avec Tutuba, les mettre en relation avec des écoles continentales. Ce serait vraiment un projet formidable. Puis continuer à travailler comme enseignant de Français langue étrangère ! Faire reconnaître notre job à l’international avec des correspondances, sans être obligé de passer le diplôme équivalent, et arrêter de nous prendre pour des bénévoles ! Et j’ai du mal à comprendre la politique du gouvernement concernant la promotion de la langue française à l’étranger !

 

Gardes-tu des amis internationaux rencontrés pendant cette expérience ? Beaucoup ! J’ai rencontré des gens vraiment extraordinaires qui ont continué à me faire grandir ! Ce qui est cool avec Melbourne, c’est que c’est la ville Internationale par excellence. Partout ou tu vas, tu rencontreras des gens d’au moins 5 ou 6 nationalités différentes !  mais le plus marrant, c’est quand même quand tu rencontres des gens du même patelin que toi. 17000km pour se rencontrer, c’est juste énorme ! Melbourne est une ville vraiment extraordinaire ! J’ai rencontré des dizaines et des dizaines de personnes, certaines juste pour un soir, d’autres qui sont devenues des amis. J’ai aimé partagé nos histoires, apprendre de leur expérience, partager leur philosophie ! Ça fait vraiment grandir !

 

Recommanderais-tu de tenter cette expérience  ? Pourquoi ? Quels conseils ? En vouloir ! Tout le monde peut le faire ! Ce n’est pas seulement une question de courage, comme on a pu me le dire ! Non, c’est mon compagnon dans l’affaire qui est courageux de me laisser partir seule. Moi, c’est ce dont j’avais toujours plus ou moins rêvé !  Tout le monde devrait un jour lâcher prise et partir, rien que pour se découvrir soi-même ! Mais beaucoup de gens n’osent pas. Certains, par exemple, ont peur de perdre leur train-train quotidien. Mais pourtant, une expérience à l’étranger, ça change la vie ! Ça t’ouvre l’esprit ! Ça t’élargit ta vision du monde et rétrécit ta mappemonde ! Partir, c’est juste un acte libérateur ! Niveau conseil, je suis très nulle, mais si vous tentez l’expérience, ne restez pas dans votre coin et n’ayez pas peur d’aller vers les gens et discuter avec ! Il y aura toujours une personne pour vous aider !

 

Uluru au lever du jour !

 

 

Est-ce ça t’a donné envie de voyager, ou de t’expatrier ? Où ? J’aimerais rester en Australie quelques temps, entre 3 et 5ans… Pas plus, parce que je sais qu’à un moment donné, j’aurai envie de partir ! J’ai toujours envie de partir ! Le départ pour moi, est l’un des actes les plus forts du voyage. Il marque le changement, le choix d’une voie nouvelle, le désir de quête, de redéfinition de son identité ! J’aimerais beaucoup voir le monde, globe-trotter, poucer… Je vais là où le vent me porte. Je suis un peu une fille de passage. Je me pose, je fais ce que j’ai à faire, et je pars pour de nouveaux horizons. Pour l’instant, l’Australie est ma maison et le Pacifique mon jardin. Qui sait où je serais l’année prochaine, dans 2 ans.

 

On va où maintenant ?

 

Peut-on lire ton parcours sur un blog ? J’écris, j’écris… Alors, j’ai un petit blog où vous pouvez suivre mes petites aventures, Blog-Trotterqui risque d’être rétrospectif sous peu, car je n’ai pas encore parlé de tout ce que j’ai fait ici. Le boulot me prenant presque 14h par jour, j’avoue que le reste du temps, j’aime dormir ! Mais j’essaie de m’y remettre petit à petit ! Donc n’hésitez pas à passer par là !

 

 



 

Vous avez fait vos études ou un stage à l’étranger, et vous êtes d’accord pour répondre à ces mêmes questions, contactez-moi.

 

 

 

 

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