Deux quartiers pour voyager dans le temps et en Europe dans la ville industrielle du Creusot.

On part en Saône et Loire pour ce rendez-vous #EnFranceAussi, dont le thème, "Racontez moi l'histoire d'une rue ou d'un quartier" a été choisi par Cécile du blog Famille France-Trotteuse.

La semaine dernière, je me suis arrêtée quelques heures dans la ville du Creusot et   j'ai été fascinée par cette ville si particulière qui s'est développée de manière exponentielle au XIXème et au XXème siècle grâce à l'industrie sidérurgique et à une famille d'industriels richissimes, les Schneider. 

Je m'attendais à une ville grise, avec de hautes cheminées polluantes à perte de vue, à une cité un peu ralentie par la crise économique. Or sous un beau ciel bleu et un soleil éclatant, j'ai découvert une ville bien vivante, une ville verte avec un immense parc de 28 hectares en centre-ville et surtout une ville avec un important patrimoine industriel bien mis en valeur.

Pour respecter le thème, je vous présente deux quartiers bien différents qui sont emblématiques de l'histoire de la ville. Le contraste est saisissant !

Le Creusot, une vue d'ensemble depuis le Belvédère des Crêtes

C'est depuis une des collines entourant Le Creusot qu'on aperçoit bien ses usines, et son extension au fil des années fastes sur la plaine des Riaux. Parti de rien, cette plaine rurale est devenue en une centaine d'années un des plus importants centres sidérurgiques et métallurgiques d'Europe.

L'industrialisation démarre en 1785 avec la construction de la Fonderie Royale à la pointe de la technologie anglaise (la plus avancée) de l'époque. Puis c'est à partir de sa reprise par les frères Schneider en 1836 que l'expansion s'accélère avec la construction de nombreux ateliers et usines de plus en plus grandes qui fabriquent de l'acier, du fer, des locomotives, des moteurs marins, du matériel d'artillerie…

La dynastie Schneider, en plusieurs générations, a façonné la ville et laissé une empreinte forte. Ils ont financé la construction des équipements collectifs (hôpitaux, école, église…) mais également les cités ouvrières pour loger leurs salariés. Ils ont marqué Le Creusot au point qu'à une époque, une pétition a circulé pour rebaptiser la ville Schneiderville.

L'histore de cette ville récente est passionnante et donne envie de passer un peu plus de temps en Saône et Loire pour la découvrir. Voyons juste deux facettes pour illustrer le thème #EnFranceAussi du mois  :

  • la Combe des mineurs, un quartier ouvrier du début du XIXème siècle, actuellement réhabilité et resté logement social 
  • le quartier de la Manufacture royale, devenue demeure fastueuse des Schneider (puis musée).

Panorama de la plaine des Riaux depuis le belvédère des crêtes.

Panorama de la plaine des Riaux depuis le belvédère des crêtes.

La Combe des mineurs, un quartier gallois dans la ville

Comme toutes les cités ouvrières, la Combe des Mineurs est un véritable village dans la ville. Oui, mais un village anglais ! C’est normal, la cité a été construite en 1826 par Manby et Wilson, des industriels britanniques pour loger les ouvriers des forges, mines et fonderies dont ils étaient propriétaires au Creusot.

Ces maisons collées les unes à côté des autres reproduisent des habitats ouvriers typiques du pays de Galles avec des fenêtres carrées, des châssis pivotant verticalement, des appentis individuels faisant face aux maisons. Chaque étage avait un appartement d’environ 23 m2 permettant de loger une famille de 5 personnes. Bref, ce n’était pas le luxe !

Ce quartier a conservé un véritable charme. Il été réhabilité par l’OPAC et propose toujours des logements sociaux mais à la distribution intérieure et au confort contemporain.

La cité est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques et des sites (ISMH).

Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire

Le Château de la Verrerie

Bienvenu dans un autre quartier, celui de la Manufacture Royale, usine destinée à la fabrication des cristaux de la reine Marie-Antoinette.

A partir de 1837, la Manufacture est transformée en habitation par les Schneider où le luxe est manifeste, et les salles de réception destinées à éblouir leurs invités et leurs prestigieux clients venus du monde entier.

Les bâtiments accueillent maintenant le Musée de l’Homme et de l’industrie.

Le château reste impressionnant comme le parc de 28 hectares, modelé par les paysagistes Henri et Achille Duchêne. C’est maintenant un immense jardin public en centre-ville qui donne au Creusot une impression de ville verte.

Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire

Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire

Ces bâtiments à la forme curieuse abritaient les fours de fusion de la christallerie royale. Les Schneider ont revu leurs fonctions, et c’est avec surprise que j’ai découvert un théâtre dans l’un d’eux. Ce petit mais somptueux théâtre a été créé par l’architecte Ernest Sanson.

Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire

Le quartier est également sous-terre avec des centaines de mètres de galeries souterraines destinées au petit personnel pour effectuer les tâches domestiques et/ou évènementielles sans être visible. Heureusement qu’il y a un plan et des panneaux, on s’y perdrait ! 

Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire

Dans les dépendances, on peut visiter également le Pavillon de l’Industrie, centre d’interprétation de l’industrie métallurgique du Creusot, mais aussi salle d’exposition temporaire (en ce moment, il y a une exposition Soulages comme on le voit sur la photo).

Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire

Le Marteau Pilon, symbole de la ville

Je ne peux pas terminer ce post sans passer par un autre quartier et montrer le « Marteau-Pilon », symbole de l’avancée technologique de la ville, et de son ancrage industriel. Il s’agit d’une maquette d’une hauteur de 21 mètres (taille réelle), et d’un poids de 545 tonnes construite pour l’exposition universelle de 1878. Cette machine géante a une puissance de frappe de 500 tonnes mais une précision incroyable car on dit qu’il peut casser une noix sans la broyer, ou enfoncer un bouchon d’une bouteille de vin.

Le Creusot a encore beaucoup de visites intéressantes à offrir comme la villa Perrusson, le musée de la Mine, la Briqueterie…. Je vais être obligée de revenir !

Plus d’informations touristiques sur Le Creusot : Creusot Montceau Tourisme

Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire
Deux quartiers, deux mondes - Le Creusot en Saône et Loire

D’autres villes, d’autres quartiers, d’autres rues #EnFranceAussi

#EnFranceAussi, c’est un rendez-vous inter-blogueurs qui veulent (re)découvrir la France et promouvoir sa richesse touristique et culturelle (toutes les infos sont sur cette page le rendez-vous #EnFranceAussi) et c’est maintenant aussi un webzine collectif enfranceaussi.fr

Ci-dessous, voici les autres articles sur le thème du mois « Racontez moi l’histoire d’une rue ou d’un quartier ».

Bonne lecture ! 

Cet article a 7 commentaires

  1. Barbier Martine

    Bel écrin que ce château des Schneider dans un parc magnifique. Etonnant aussi le petit théâtre miniature dans ce château. On doit en apprendre beaucoup sur le dur labeur des anciens mineurs. Merci un article très intéressant ! Bonne soirée.

  2. Tiphanya

    L’architecture et la région ne sont pas les mêmes mais l’histoire oui. incroyable l’essor des villes et de certains quartiers pendant l’époque industriel. Ce que tu racontes me fait beaucoup penser à Mulhouse en Alsace,mais également à d’autres villes déjà visité.

  3. eimelle

    bcp de contrastes en effet dans cette ville!

  4. Sylvie

    Voilà une ville que je ne connais que de nom mais qui a l’air surprenante en effet. J’aime beaucoup l’histoire de ces 2 quartiers fort différents, mais liés… Merci pour ce très intéressant partage qui donne envie de découvrir la ville !

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