Peux-tu te présenter ?
Je suis italienne et je vis à Paris depuis dix ans. J’ai passé toute ma jeunesse en Ombrie, où mes parents louent des gîtes magnifiques et produisent une excellente huile d’olive « DOP Umbria » (www.sanpotente.it).
(Note de Sylvie : J'y suis allée et j'ai adoré ! J'ai dormi dans la tour de garde du château de Rasiglia)
J’ai appris le français au lycée et curieusement, je n’étais pas très douée au début. Ensuite, un séjour sur la Côté d’Azur a déchaîné une passion foudroyante pour cette langue et très vite, je suis devenue une championne de la dictée.
Les études en traduction m’ont d’abord amenée à Trieste, puis à Paris et c’est ici que j’ai décidé d’élire domicile. Je suis désormais Parisienne d’adoption, mais je reste profondément Italienne dans l’âme.
Quels sont tes liens avec l'Italie ?
En tant qu’étrangère en France, j’ai ressenti progressivement le besoin de me rapprocher de mon pays et très naturellement, le voyage en Italie s’est imposé à moi comme une évidence.
J’y vais en moyenne trois fois par an et j’aime autant retourner dans des endroits que je connais, que découvrir de nouvelles destinations. A chaque fois, je suis émerveillée comme une enfant.
L’idée d’un guide touristique est née d’un besoin de dire mon grand amour pour mon pays et de partager cet amour avec tous ceux qui comme moi recherchent la beauté.
J’aime les choses simples comme un beau paysage, un bon plat de pâtes, une conversation amicale, et je suis curieuse de tout : la nature, le sport, la cuisine, l’agriculture, l’art, l’histoire, les traditions, l’artisanat…
J’aime approfondir les lieux et m’immerger dans la culture locale en allant à la rencontre des habitants. En ce sens, l’exemple de ma famille m’inspire énormément : l’importance des liens familiaux, le sens du partage et de l’amitié, la préservation et la valorisation du patrimoine historique (paysage et traditions).
Photo : Pier-Paolo-Metelli
Peux-tu citer 3 endroits à voir absolument pour une courte visite en Italie du Nord ?
- Certainement les montagnes de l’arc alpin. De la frontière avec la France (vallées occitanes du Piémont) à celle avec la Slovénie (Carnia), en passant par les Dolomites du Trentin, le choix est vaste. Rien ne vaut la lumière d’un ciel clair à plus de 2000 mètres d’altitude ! En été comme en hiver, ces montagnes se prêtent à différents types d’activités : randonnée à pied et à vélo, ski alpin, ski de fond, ski de randonnée, traîneau à rail, parcours géologique, petit-déjeuner à l’aube sur les pistes, tour des alpages, tour de la Grande Guerre, etc. Ne pas oublier de déguster de la polenta et du gibier dans un refuge ou une auberge typique !
- Un tour en bateau dans la lagune de Venise. Cela vous changera la perspective de cette ville incroyable et vous donnera la mesure de toute sa puissance et sa grandeur. Vous pourrez pénétrer dans l’arsenal et visiter une île minuscule face à la mer ouverte. Le jour, vous pourrez apprécier la flore et la faune particulières et le soir, vous pourrez admirer des couchers de soleil sublimes. Lorsque la nuit tombe, quel bonheur de se faufiler dans des canaux silencieux et se laisser bercer par l’eau tout en admirant les « palazzi ». Ne pas sous-estimer le charme de Venise en hiver !
- Une promenade accompagnée d’un viticulteur à travers les champs terrassés (« cian ») dans les Cinque Terre. Vous comprendrez alors pourquoi il est si difficile d’y cultiver la vigne ou l’olivier et quels sacrifices l’homme a dû endurer pour anthropiser un paysage si hostile, aujourd’hui patrimoine de l’Unesco. Comprendre la valeur de l’agriculture dans les Cinque Terre, c’est découvrir le vrai visage de cette région et respecter et apprécier davantage le travail de tous ceux qui s’efforcent de poursuivre la tradition. Mieux vaut y aller hors saison afin d’éviter les foules.
Photos : 1- vaches-alpage-sur-les-dolomites de Alberto-Campanile, 2- la-lagune-de-venise de Paolo-Spigariol, 3- champs-terrassés-dans-les-cinque-terre de Michael-Pasini
Peux-tu citer 3 endroits à voir absolument pour une courte visite en Toscane ?
- La nature intacte du Parc de la Maremme. Peu de régions peuvent se vanter d’un paysage aussi préservé tout proche de la mer. Tout est beau : les plages sauvages, les eaux claires, les bourgs riches d’histoire, les collines idylliques, la campagne peuplée des célèbres chevaux et vaches de race « maremmana ». Et tout est bon ! Avis aux amateurs : un bifteck savoureux ou un dîner de poisson valent à eux seuls le déplacement.
- Une virée shopping à Florence. A l’image de cette ville, ses boutiques sont aussi magnifiques qu’incontournables. On y trouve forcément son bonheur, car il y en a vraiment pour tous les goûts : mode plus ou moins conventionnelle, art, artisanat, gastronomie, etc. Les sacs et les carnets en cuir sont un must !
- La visite d’une carrière de marbre en Haute Versilia. Moteur économique de la région, l’exploitation du marbre reste un sujet délicat. Les activistes de la montagne se battent contre cela, mais se heurtent à la résistance des habitants pour qui le marbre représente une source de travail. Une visite accompagnée d’un guide du Parc des Alpes Apuanes vous aidera à comprendre les enjeux de cet environnement contrasté, mais n’empêche, au spectacle majestueux.
- Enfin, il vaut la peine de regarder autour de la Toscane, car l’Ombrie et les Marches sont deux régions moins connues, mais tout aussi riches.
Photos : 1-plage-de-la-marina-di-alberese-en-maremme de Lucio-Sabbadini, 2- carrière-de-marbre-en-toscane de Archivio-Unione-comuni-Garfagnana et 3- côte-sauvage-des-marches Associazione Riviera del Conero
De quelles particularités italiennes as-tu la nostalgie en vivant à Paris ?
- Le soleil et les couleurs.
- Le sens du partage et la générosité des gens. Les Italiens ont un grand cœur et à chaque voyage, cela m’émeut profondément.
- Le fait de se tutoyer plus facilement et d’avoir un ton plus informel : c’est la marque d’une familiarité dans les rapports humains qui est très importante pour moi car elle me fait sentir comme à la maison.
- Les tomates et les légumes du potager. Heureusement, l’huile d’olive familiale fraîchement pressée débarque chaque année à Paris au mois de décembre.
- Enfin, sous peine d’être banale ou vénale, un cappuccino fait dans les règles de l’art qui coûte moins d’1,50 € !!
Photo : 1- l-île-de-burano / Shutterstock et 2-bruschetta-à-l-huile-d-olive-san-potente de Pier-Paolo Metelli
Note de Sylvie : J'ai trouvé le guide écrit par Ilaria "Italie du Nord et Toscane" très bien fait et je vous en parlerai bientôt.
J’ai très envie de partir là, tout de suite!
Pareil 🙂 !