Ça faisait un moment que je n'avais pas interviewé de femme d'expat ! C'est pourtant suite à un article polémique Desesperate Housewives, la vie dorée (ou pas) des femmes d'expatriés que mon blog a tout d'un coup pris de l'ampleur.
Lili plume a une façon très drôle de raconter sa vie au Brésil. Elle a bien voulu répondre à mes questions.
Où habites-tu ?
Je vis à São José dos Campos au Brésil, une ville de la taille de Lyon, à une heure environ de São Paulo, cinq heures de Rio de Janeiro et une heure et demi de la plage la plus proche (à Ubatuba).
Peux-tu te présenter ?
Moi c’est Lili Plume, une Alsacienne de 38 ans, professeure des écoles depuis quatorze ans dans la région lyonnaise où je vivais avec mon conjoint et mon fils de quatre ans. Lili Plume, c’est le pseudo que je me suis inventée sur Facebook pour raconter mes aventures à mes proches depuis mon arrivée au Brésil en tant que femme d’expatrié. Mes amies sud-américaines ont longtemps cru, d’ailleurs, que je m’appelais réellement ainsi. Du coup je l’ai gardé comme nom d’auteure.
Depuis quand et pour combien de temps habites-tu ce pays ?
Je suis au Brésil depuis le 2 janvier 2014 et le contrat de travail de mon mari s’achève normalement en août 2016.
Première expatriation ?
J’ai toujours beaucoup voyagé dans ma vie : Europe, Asie, Amérique du Nord, Afrique du Nord mais jamais en Amérique du Sud. Et c’est ma première expatriation.
Quelle langue parles-tu ici ?
J’ai appris le portugais en arrivant dans le pays grâce à des cours de langue. Et l’anglais, que je maîtrisais déjà, m’a permis de me faire beaucoup de connaissances au début avec des étrangers sud-américains. Mais je parle aussi français avec la communauté francophone présente ici. (Des Français et des Belges)
Tes activités
En début d’expatriation, régler des problèmes ! Principalement !
Et vivre des aventures brésiliennes hautes en couleur ! Comme chercher ma voiture dans toute la ville pendant deux jours, en ne sachant pas où ma remorqueuse a bien pu la déposer. Où se faire voler tout son électroménager sur l’autoroute de São Paulo avant même d’avoir été livrée…
Et puis la vie plus classique : faire les courses, des lessives, prendre des leçons de langue, découvrir la ville, rencontrer du monde, tisser des liens sociaux et aider ainsi à l’intégration de la famille dans le pays, pratiquer des activités sportives, m’occuper de mon fils, boire des cafés, voyager le weekend ou avec les amis venus nous voir et enfin, tenir le journal quotidien de mes aventures sur Facebook …
Il y a plus d’un an, j’ai commencé à rédiger entièrement le récit de cette première année au Brésil. Un travail intensif et à plein temps. Avec dans mon sac, en permanence, un petit carnet pour prendre des notes et ne rien oublier de toute cette aventure ! Aujourd’hui mon livre est terminé. J’ai également créé un blog pour le présenter et le soumettre à de premiers avis! Et l’accueil est plutôt bon…déjà 8000 lecteurs pour deux mois de création !
Qu’est-ce qui te manque de la France
La nourriture, le vin, le fromage, la baguette de pain, les croissants, flâner en ville en soirée (Chose impensableau Brésil, problèmes de sécurité), aller au café-théâtre, au cinéma (Voir autre chose que des blockbusters) en soirée salsa, à des concerts ou des festivals…
Moi qui m’y suis pourtant mise tardivement : le ski !
Le système de santé bien plus sûr. Ici mieux vaut ne pas tomber sur un médecin au hasard…
Mais aussi, les magasins de vêtements, plus sobres, plus discrets et à ma taille ! Étant très fine et la Brésilienne plutôt ronde dans cette région du Brésil, j’ai tout le mal du monde à m’habiller ! Même les adolescentes ici n’ont pas mes mensurations !
Si tu as des enfants, comment se passe leur scolarité ?
Mon fils est scolarisé à Maple Bear, une école bilingue canadienne où il apprend le portugais tout en étant dans un bain d’anglais quotidien. Bref, aujourd’hui, il comprend l’anglais et parle portugais comme un vrai petit Brésilien. C’est très drôle !
Les avantages de ta vie dans ce pays/ les inconvénients
Avantages
- J’ai une vie de privilégiée, il faut bien le reconnaître. Une jolie petite maison dans un quartier surveillé de la ville, la possibilité d’aller à l’océan chaque weekend de quasiment toute l’année grâce à un climat tropical où les températures ne descendent pas en dessous de 13 degrés au plus froid de l’hiver. Je voyage vers des destinations de rêve régulièrement, Rio de Janeiro, Paraty…
- Les Brésiliens sont des gens adorables et accueillants. Il y a une vraie chaleur humaine ici. Le pays de l’abraço (l’embrassade chaleureuse) Les gens se prennent dans les bras en permanence ! Même les enfants entre eux ! Les Brésiliens ne cessent de souhaiter la bienvenue aux étrangers, de leur demander si le pays leur plait et ne sont jamais avares en compliments! Ils adorent les enfants et mon fils est vraiment heureux ici ! Surtout depuis qu’il a découvert le futebol qu’il pratique avec une vraie passion !
- Les fruits sont un réel bonheur au Brésil ! Il y en a une quantité incroyable provenant principalement du Nord-Est du pays. Le vulgairejus de fruit acheté en supermarché est délicieux. Mon préféré est le jus de cajou, ce gros fruit jaune sur lequel pousse la noix de cajou. Et les pães de queijo ! Des beignets de fromage cuits et croustillants ! Un vrai régal. Mon conjoint est tombé amoureux de la glace à l’açai, très typique au Brésil. C’est un fruit qui ressemble à une myrtille avec le gout du chocolat. On la sert avec des bananes, des céréales, du miel et, parfois même, du dolce de leite (lait concentré) Une bombe calorique absolument délicieuse.
- On a eu la chance de vivre en famille la coupe du monde de football 2014 et suivi les joueurs de l’équipe de France à Porto Alegre, Salvador de Bahia et Rio de Janeiro, pour les encourager, en direct, dans le stade, lors de leurs trois premiers matchs ! Un souvenir magique auquel je consacre un chapitre entier…
Inconvénients
- Le problème de la sécurité est toujours présent même quand on habite à São José dos Campos, une ville riche et industrielle. (Attaques à main armée de notre condominium (quartier surveillé) en début de notre séjour…). Des villes comme São Paulo, Rio de Janeiro, bien que très touristiques, restent dangereuses à cause des inégalités sociales terribles et d’une violence régulière. Et c’est encore plus vrai dans le Nord-Est du pays la région la pluspauvre du Brésil aux destinations pourtant les plus paradisiaques.
- Et puis, depuis peu, c’est la crise. Une inflation incroyable s’est mise en place dans tout le pays. Or mon mari est payé principalement en réal, une monnaie qui s’effondre petit à petit…
Tu rêverais de vivre où ?
En vrac, New York, Londres, Rome, Indonésie, Australie, Tokyo, mais étrangement, l’entreprise de mon conjoint a préféré s’implanter dans des endroits beaucoup moins exotiques, par exemple dans le nord de l’Allemagne ou dans des villes industrielles du centre de l’Angleterre !
Ton regard sur la France et les Français
Aujourd’hui, quand je rentre en France, je suis frappée par la différence qu’il existe entre la mentalité brésilienne et française. Ici, tout le monde est positif, optimiste, et joyeux malgré les problèmes auxquels est confrontée la population au quotidien ! Coût extrêmement élevé de la vie, des services médicaux, des écoles… La violence, l’inflation, la corruption…Mais malgré ça,l’alegria (joie brésilienne) est partout ! La vie des Brésiliens est rythmée par des churrascos (barbecues) entre amis et en famille, des fêtes, le football et les telenovelas (feuilletons à multiples épisodes) à la télévision…Pour eux, il n’y a pas de raisons de se plaindre ! Ils ne sont pas si mal lotis ! Leur pays est béni des Dieux avec du soleil, l’océan et des richesses naturelles phénoménales !
En France, c’est l’inverse. La situation économique, politique et sociale est bien meilleure qu’au Brésil, mais rien ne va jamais, tout est pire qu’avant, et ça ne va pas aller en s’arrangeant…Les gens sont plus cyniques et plus critiques …
Et à la fois, l’aspect râleur des français me manque ici ! J’aime bien râler parfois, mais surtout, faire de l’humour noir ! Il y a plus de second degré en France. Les Brésiliens sont extrêmement sensibles et on ne peut pas toujours tout dire, même en plaisantant…Le choc des cultures…Tout simplement…
« Le vulgaire jus de fruit acheté en supermarché est délicieux » ??? Lili, tu me déçois un peu, là. Ils sont bons, certes, mais dix fois moins bons que les « polpas » (pulpe de fruit naturel, sans additifs, même sans sucre…!) que tu passes au « liquidificador » (mixer). Ca, c’est vrai, c’est le nec ! Si tu n’as pas de liquidificador », tu dois en trouver « feito na hora » (fait à la minute) sur les petits marchés. A ta santé.
haha oui certainement! Je ne connais pas mais je vais de ce pas trouver ça! Merci de l’info! Mais déjà je trouve qu’il sont très bons la plupart du temps! Mon fils est dingue des jus de pêches par exemple (en brique) Bizarre en plus la pêche c’est pas particulièrement brésilien…et je jus de cajou….mmmmm et de mangue…mais ca ne vaut pas les jus de ruit pressé! ca c’est sûr…;-)
C’est un article super bien écrit et bien détaillé donne envie de connaître.
Heureusement c est pour bientôt
haha Merci! Espérons!!! Pour ça il faudrait que ma correctrice préférée retrouve un ordi qui fonctionne!! 😉
beijooo
Peut être en se cotisant pour Noël. Ha ha! !!!!
Mais le Nord de l’Allemagne est bien aussi, non ? Je rigole. Bonne chance pour ton livre.
Bonjour! Oui! Mais Wolfsbourg, la ville de Wolkswagen, ne fait pas rêver…surtout en ce moment 😉 Merci pour les encouragements!! beijo