Dans les gorges du M’Goun au Maroc

C’est l’histoire  d’un trek extraordinaire dans le Haut Atlas marocain.

J’en reviens tout juste, et j’ai tellement aimé l’expérience. que j’ai déjà envie de la partager. Pas seulement sur le blog ! Je crois bien que j’ai déjà convaincu tous les gens que j’ai rencontré depuis mon retour (il y a 5 jours !) de m’accompagner l’année prochaine pour renouveler l’expérience. 

C’est un trek tout confort (on ne porte presque rien) organisé par l’écolodge Touda, d’une quarantaine de kilomètres dans la vallée du M’Goun avec trois nuits de bivouac. La randonnée est très accessible car même si nous sommes en montagne, le dénivelé reste peu important car nous restons dans la vallée et longeons le cours d’eau pour découvrir des gorges magnifiques. Grâce à ces très bonnes conditions, on a tout le loisir de savourer les paysages et les rencontres tout au long de cette marche itinérante.

Notre départ se fait en camionnette depuis l'écolodge Touda, pour rejoindre notre point de départ à Tighremt N'Aït Ahmed, alors que les muletiers partis la veille à dos de mule à travers la montagne nous rejoignent au point de rendez-vous.

Notre groupe, est constitué de sept adultes et de deux enfants, accompagnés de cinq muletiers.

La vue durant ce trajet de deux heures sur les pistes du massif du M’Goun est déjà assez spectaculaire ! Nous passons le col de Tizin Aït Imi à 2600 mètres.

Le M’Goun

Le M’Goun se trouve dans la partie centrale du Haut Atlas. Il se dresse jusqu’à 4071 mètres d’altitude, ce qui en fait le 3ème plus haut sommet du Maroc.

Il est assez prisé des randonneurs. il y a les sportifs qui escaladent la montagne pour battre leurs records d’ascension (plus de 4000 mètres quand même !), et il y a nous, qui préférons un trek plus facile mais tout aussi merveilleux à la découverte de paysages magnifiques et de gorges époustouflantes.

L’avantage de notre choix de parcours, en été, c’est que nous marchons bien souvent protégés par l’ombre des parois des falaises qui nous surplombent, et surtout que les multiples traversées de la rivière nous rafraîchissent bien. La totalité de notre parcours se fait entre 2300 et 1800 mètres d’altitude, et nous ne souffrons pas de la chaleur (ni du froid d’ailleurs).

Randonnée itinérante accompagnée par des muletiers

5 muletiers avec leurs mules nous suivent (ou nous précèdent) : 4 pour porter les bagages, tout le matériel de camping et gérer les bivouacs, et un pour porter les enfants à la demande, et s’occuper de nos repas du midi.

Nous marchons ainsi dans les meilleures conditions possibles.

En général, il faut compter une mule pour deux adultes, leurs bagages et le matériel de bivouac. Chaque mule peut porter jusqu’à 120 kilos !

Sur les chemins du M'Goun

Nous croisons quelques villages, beaucoup d'enfants et pas mal de chèvres. Sur notre chemin, les femmes travaillent dans des champs bien verts (les réseaux d'irrigation sont impressionnants), et les hommes s'occupent du battage des céréales. D'autres gardent des troupeaux de chèvres ou passent sur des mules chargées de marchandises.

La vie semble s'écouler tranquillement, rythmée par les travaux agricoles. 

Notre caravane passe sans perturber la vie quotidienne des habitants de la vallée. Les enfants, surtout, cherchent le contact. Les adultes nous louent un bout de terrain pour installer notre campement, et nous vendent quelques fruits et légumes, oeufs, ou poulet, mais les échanges se font en berbère.

On a rencontré quelques randonneurs également mais on les compte sur les doigts de la main. 

Les pieds dans l’eau

Nous marchons en suivant la rivière, et en passant d’une rive à l’autre suivant l’espace au bord de l’eau. L’eau nous rafraîchit, le courant masse nos mollets et rend notre marche plus ludique. C’est fou ce que le temps passe vite au bord de l’eau !

Les bivouacs

Aire de battage dans un village, ou bien endroit un peu plus protégé, chaque bivouac a son charme et la rivière est toujours tout près (bien pratique pour s’y laver, même pour une toilette de chat !).

Nos seules préoccupations sont de trouver un coin protégé des regards, mais pas trop loin du campement, pour faire office de toilettes et un bout de rivière accessible pour notre toilette.

Une tente-lodge est consacrée à la cuisine, et l’autre nous sert de salle à manger, de salle de repos, de chambre, de stockage… de salle de concert aussi parfois !

Suivant les soirs, une autre tente est montée pour ceux qui souhaitent dormir un peu à l’écart. D’autres préfèrent admirer le ciel et dormir à la belle étoile.

Les repas berbères

Le petit-déjeuner et le dîner sont préparés et servis au campement, tandis que le déjeuner est préparé au cours de la randonnée. Les muletiers sont aussi cuisiniers !

Chaque repas est très bon : des légumes en salades, des sardines, du maquereau, du pain frais (incroyable, non !), des fruits, et des tajines, couscous chaque soir après une soupe berbère.

Nous avons aussi un goûter et un petit encas en milieu de matinée, et des thés à la menthe au moins 3 fois par jour. Bref, je me demande si nous dépensons réellement plus de calories que nous en ingurgitons.

Plus d’informations 

L’organisation de ce trek a été faite par Saïd Marghadi de l’écolodge Touda : touda.fr

Il sait adapter la randonnée à la condition physique de chacun, au nombre de personnes, à la durée  demandée… La période idéale pour faire ce trek dans les gorges du M’Goun se situe entre juin et août.

La déconnexion est totale : autant digitale que de la vie quotidienne. Dans cette vallée, le temps s’écoule différemment. On oublie tout : le jour qu’on est, les soucis, le travail, notre addiction au téléphone, à Internet..

Moi, j’ai adoré cette parenthèse enchantée ! Et je ne pense qu’à y retourner l’été prochain. Qui vient avec moi ?