Caroline, David, Ismaëlla 5 ans et Alexandrine Fay 3 ans sont québécois,  grands voyageurs et prônent le slow travel.

Caroline a accepté de répondre à mes questions.

 

 

 

Tu as beaucoup voyagé avec une prédilection pour l’Afrique. Quels sont tes pays coup de cœur ? À 19 ans je mettais les pieds en Afrique pour  la première fois. Je dis souvent que « je suis née en Afrique ». La jeune femme qui en est revenue n’a plus jamais été la même. Il en a résulté une profonde transformation agrémentée d’une prise de conscience personnelle et sociale.  Des valeurs qui me guident jusqu’à ce jour. J’ai eu l’occasion d’œuvrer en coopération internationale : des conditions précaires. J’ai vu le meilleur comme le pire, lors de mes séjours pour le boulot ou le plaisir (11 pays africains). J’ai également fait en sorte d’avoir aussi une version ludique de ce continent mythique grâce aux nombreux safaris que j’y ai fais : l’observation d’animaux me passionne ! Rien de plus reposant que de voir une girafe brouter dans les acacias en se demandant ce que vous faites-là. Les coups de cœur : le Kenya pour la beauté et la diversité de son territoire (Amboselli, Masaï Mara, Lac Turkana), le Ghana, qui devrait retenir davantage une attention touristique (Mole national park), la Namibie avec son désert à couper le souffle et finalement le peuple malien pour sa chaleur et son sourire. À éviter : le Nigeria. J’y ai vu une réplique gigantesque d’un avion qui s’écrase contre un immeuble : sans commentaires.

C’est quoi le slow travel ? Je t’écrirais un article là-dessus pour bien expliquer le concept. Ça te va ? Note de Sylvie, en attendant l’article, une citation de Caroline issue de son blog : Le slow tourisme valorise la découverte, l’intérêt pour la culture locale et la curiosité de rencontrer ses habitants. Tout le contraire du tourisme de masse.

Facile de voyager avec des jeunes enfants ? Voyager avec des enfants, c’est pareil qu’à la maison : il y a des bonnes journées et d’autres à oublier. Ils ne seront pas différents ailleurs. Comme nous serons aussi les mêmes : toutefois, savoir que l’on vit un moment privilégié avec son enfant, nous rend plus indulgents. Soyez prêts à accepter que l’environnement sera autre (côté propreté, alimentation, heure du coucher, etc.). Lâchez prise. Regardez ce qui s’amène au lieu de ce qui n’est pas comme à la maison. Mes filles me surprennent par leurs nouvelles habiletés : parler une autre langue, trouver ça rigolo de manger son riz avec ses doigts, danser à la balinaise, etc,. J’apprends à fermer les yeux lorsqu’elles mangent trop de sucreries (qu’on leur offre sans cesse !), font des cris stridents pour imiter les jeux des enfants balinais ou encore vont au lit à des heures impossibles parce que les voisins se sont pointés en soirée avec leur marmaille.  Un conseil : les vacances et les voyages, c’est deux trucs différents. Ça ne répond pas aux mêmes besoins. Analysez ce que vous souhaitez et adaptez votre séjour; vous n’en serez que plus satisfaits. Vous êtes crevés et rêvés d’un lit moelleux, réservez dans un endroit de farniente et profitez de vacances bien méritées. Pour bien apprécier son séjour à l’étranger avec les enfants il faut connaître ses envies et ses limites. Pour ma part, pour mon premier voyage à l’étranger avec ma fille de 3 mois, j’ai choisi le Japon, car j’avais envie de dépaysement. Mes nuits étaient courtes, mais je ne me suis pas mis de pression pour aller visiter; si j’étais trop fatiguée je me reposais (car j’allaitais). J’avais envie de bouger après un séjour à la maison.  Lorsque vous serez prêts à sortir de votre zone de confort, vous serez récompensés : la confiance en soi, la capacité d’adaptation, l’instinct maternel sont de belles découvertes pour moi en tant que maman globe-trotteuse.

Comment faîtes-vous pour voyager autant ? Travail, finance, scolarité… C’est la question numéro un ! On me la pose sans exception. Au risque de vous décevoir, nous n’avons pas de mécène dans notre placard ! Pour l’aspect financier, il n’y a qu’un conseil : économiser et planifier. C’est incroyable l’argent que l’on peut récupérer en établissant et respectant un budget (combien vous coûte ce café pris à l’extérieur chaque jour ?). Le voyage est accessible de nos jours. Lorsqu’on a un but précis (exemple : se prélasser à Bali), je vous jure que l’on trouve les ressources. Toutefois, il faut faire des choix. Personnellement, nous avons une maison qui respecte notre budget, pas de voitures neuves ni de chaînes de télé payantes, etc. Je n’ai pas de téléphone portable personnel et j’amène ma boîte à lunch le midi au travail. De plus, pour la première fois lors de notre dernier séjour (6 mois Bali-Malaisie-Australie), mon mari a travaillé à distance via le web, quelques heures par semaine. Génial !

Comme moi, tu aimes les échanges de maison. Où êtes vous partis de cette façon ? Quels sont les avantages pour toi ? (lire l’article de Caroline « Troquer sa chaumière ») Quel concept extraordinaire que celui de deux familles échangeant leur demeure. L’idée surprend au départ (particulièrement au Québec, cette mentalité est nouvelle). J’ai mis deux ans à convaincre Chéri. Maintenant, il en redemande. Grâce à cette formule, nous avons pu vivre un été Marseillais dans une maison de capitaine à quelques pas de la méditerranée, un séjour inoubliable aux Bahamas (on s’est mariés sur un coup de cœur sur la plage privée de la résidence), une escapade New Yorkaise dans un loft de Manhattan propriété d’une journaliste du New York Times et finalement, nous avons accueillis des Australiens en échange non-simultané. Notre résidence n’est pas luxueuse, mais confortable et nous moussons bien les attraits autour. Allez jeter un coup d’œil sur les sites d’échanges de maison (lire mon article  « J’ai échangé ma maison »).

On vous croyait à Bali pour un séjour de 6 mois, et on vous retrouve en Australie, raconte-nous votre vie quotidienne, les points positifs et négatifs de la vie balinaise et australienne. Nous avons vécu quatre mois à Bali (décembre à avril), à Ubud la capitale culturelle de l’île (depuis mai nous sommes en Australie avant de retourner fin juin sur Bali et de rentrer au Canada). Nous avons établi un cadre : les filles fréquentent l’école en matinée (anglais & indonésien) pendant que nous allons au gym ou travaillons quelques heures (l’écriture pour moi et le boulot pour Chéri). L’après-midi, c’est le repos : la chaleur et l’humidité ont raison de notre énergie. Ensuite, c’est soit la piscine, le cours de ballet ou les amis qui viennent jouer à la maison. Le soir, nous avons le choix pour nous régaler : les restos sont tous délicieux ou je mijote un nasi goreng (riz frit) avec ma voisine. Le week-end nous en profitons pour aller à la mer ou à la montagne. Notre voisinage est local (non touristique), ce qui permet des échanges culturels authentiques. (Note de Sylvie : Caroline a offert un voyage en Australie pour l’anniversaire de David. Le séjour devait durer une semaine et ils y sont encore ! lire l’article « Tomber en amour avec Freo » ) Actuellement, nous vivons en Australie occidentale depuis plus d’un mois (mai) et nous adorons. Ce fût une véritable révélation. On s’est donc installés pour deux mois dans la petite ville de Fremantle qui borde l’océan Indien. La lumière y est exceptionnelle; il s’agit de la région la plus ensoleillé d’Australie. Le quotidien de ses habitants est relax.  Nous avons gardé essentiellement le même horaire qu’à Bali. Le matin, nous allons au gym et déposons les filles à la crèche du centre des loisirs. L’après-midi nous marchons beaucoup et profitons de la vie en plein air, soit à la mer, dans les parcs ou encore au marché (ce qui était plus difficile à Bali). Les familles australiennes sont actives; ce qui nous ressemble beaucoup. On a même la chance d’être invités par les Aussie à des BBQ où l’on mord dans un steak de kangourou. Le seul hic : le coût de la vie est élevé. Nous adaptons notre style de vie en conséquences.

Quels sont vos projets au retour au Québec ? Rentrer voir la famille et les amis et…repartir aussitôt que possible l’espace de quelques semaines au minimum. Nous apprécions être surpris : notre offre est ouverte sur homeexchange.com. Voyons voir ce que l’on me proposera, un 33ème pays à visiter peut-être?

Retrouver Caroline, sur son blog mamanglobetrotteuse.com

 

 

 

 

 

Cet article a 6 commentaires

  1. Valentine

    Très sympa et instructif ! ça donne très envie ! J’ai bien apprécié les conseils pour voyager avec ses enfants, du bon sens tout à fait rassurant. Et puis j’ai beaucoup aimé le côté « ne pas se mettre de pression », connaître ses limites et en même temps avoir encore un grand espace ouvert de découverte. Top ! Merci pour ce partage !

  2. Miss London

    C’était vraiment intéressant, on pense souvent que voyager avec des enfants est synonyme de problème et de stresse mais ça a l’air d’aller finalement (même s’il doit quand même y avoir des moments stressants!)

  3. Une belle interview, ce mode de vie est très tentant et donne envie. Comme quoi avec quelques choix et de la patience pour atteindre son but, tout est possible… 🙂

  4. Sylvie

    Tout est possible !

  5. Article très sympa et on en apprend beaucoup! ça prouve que l’on peut voyager avec des enfants et que c’est aussi un prétexte qu’on se donne pas voyager! Vous avez du courage!

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